LA CHINE ROUVRE SES FRONTIÈRES À L’ARACHIDE DU SÉNÉGAL
Les Chinois sont revenus sur leur décision d’interdire l’importation de l’arachide produite au Sénégal. Un accord a été trouvé entre les deux gouvernements qui ont signé un accord. Ce sont les producteurs qui vont devoir s’en réjouir.
Les producteurs d’arachide vont pousser un ouf de soulagement. Une nouvelle opportunité de commercialisation vient de s’ouvrir à eux. En effet, la Chine qui avait fermé ses portes à l’arachide produit au Sénégal vient de revenir sur sa décision. Les gouvernements des deux pays ont procédé, hier, à la signature d’un accord autorisant les agriculteurs sénégalais à exporter en Chine de l’arachide de bouche.
En effet, le ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural, Pape Abdoulaye Seck, a confirmé l’information avant d’ajouter que c’est l’aboutissement de longues négociations entamées à la suite d’une visite officielle effectuée par le chef de l’Etat Macky Sall en février dernier. Cette décision intervient plus de deux après l’embargo des Chinois qui avaient décidé d’interdire l’importation de l’arachide venant du Sénégal à cause de la présence dans celle-ci d’un fort taux d’aflatoxine. Cette dernière est mycotoxine produite par des champignons proliférant sur des graines conservées en atmosphère chaude et humide. Elle possède un pouvoir cancérigène élevé. En 2012, le prix très intéressant de l’arachide produit au Sénégal avait poussé certains hommes d’affaires à débarquer dans nos terroirs, acheter la production locale pour le ramener chez eux.
Mais les dures conditions de voyage en mer pour les graines enfermées dans des containers faisaient que le taux d’aflatoxine atteignait des limites intolérables aux normes fixées par les autorités sanitaires chinoises. Voilà qui avait conduit à l’interdiction pure et simple de l’arachide sénégalaise, pourtant très riche en lipides et autres matières organiques. Cette situation avait même amené l’Institut sénégalais de recherches agricoles (Isra) à réfléchir pour proposer une variété d’arachide avec un taux quasi inexistant d’aflatoxine.
Avec la levée de cette interdiction, c’est une nouvelle opportunité qui va s’offrir aux producteurs qui se sont beaucoup plaints de la commercialisation de l’arachide de l’année dernière. Ils sont nombreux à dire avoir ressenti le départ des Chinois. Et d’ailleurs le ministre n’a pas manqué de souligner cet aspect commercial. «C’est une bonne occasion pour nos agriculteurs qui produisent pour vivre mais aussi pour vendre et se faire des profits. Et la Chine, de par sa population, représente une excellente opportunité d’affaires pour nos producteurs d’arachide», a dit le ministre, joint au téléphone à Pékin. Mais la réouverture du marché chinois ne sera pas bien accueillie par tout le monde.
En effet, les sociétés de transformations industrielles locales ont toujours dénoncé le manque de patriotisme des producteurs qui ont toujours préféré vendre aux Chinois plutôt qu’à elles. Mais les agriculteurs ont toujours rétorqué ne plus vouloir vivre l’épisode des «bons impayés» alors qu’ils ont la possibilité de traiter avec des Chinois qui paient cash.