LA COTE D'IVOIRE EST FAIBLE DERRIERE...
CHEIKHOU KOUYATE
Joint au téléphone depuis Bruxelles, Cheikh Kouyaté n’a pas fait dans la langue de bois et c’est en toute ouverture qu’il s’est appliqué à jouer le match contre la Côte d’Ivoire… avant le terrain. Pour le défenseur central d’Anderlecht, présent à Abidjan lors du match perdu par 4–2, les «Eléphants» ne sont pas infaillibles. Il faudra juste savoir s’y prendre et il donne les clés.
Waa Sports : Le Sénégal tombe à nouveau sur la Côte d’Ivoire pour la qualification au Mondial-2014. N’est-ce pas un tirage difficile ?
Cheikh Kouyaté : On savait bien que le tirage ne serait pas facile du moment où on était dans le chapeau 2. Forcement on allait tomber sur un gros morceau. Dès lors, la Côte d’Ivoire ou un autre, il ne faut pas rester là à parler sur l’adversaire. On doit croire en notre potentiel si nous voulons aller à la Coupe du monde.
C’est tout de même la première nation africaine au classement Fifa !
C’et vrai, mais il ne faut pas avoir peur de la Côte d’Ivoire. On sait que c’est une équipe qui a de grosses individualités. Cependant, si on arrive à rester soudé on peut passer l’obstacle.
Rester soudés comment ?
Il faut se battre sur les ballons, ne rien lâcher, monter sur le porteur du ballon. Il faut tout vider et rester concentré. On peut les battre même si on sait que ça va être difficile. En fait, il ne faut pas être complexé devant les Ivoiriens, ce serait une erreur. On a le potentiel qu’il faut dans le groupe. On peut rivaliser avec n’importe quelle équipe africaine. Il faut juste le vouloir sur le terrain.
Est-ce une revanche à prendre, pour vous, par rapport aux deux défaites de l’année dernière ?
C’est clair qu’il y a une dose de revanche dans ces deux matches. Mais il faut rester lucide sur le terrain et ne pas céder à la provocation. On aura affaire à des joueurs expérimentés, aussi bien dans le jeu que dans la gestion des temps forts et des temps faibles.
Selon vous, quels sont les points faibles de cette équipe ivoirienne ?
C’est une équipe qui a une grosse force offensive et je pense c’est notre rôle nous défenseur de faire notre boulot à ce niveau. Par contre, ils n’ont rien derrière. Leur défense est prenable, car elle est mal coordonnée.
Comment pensez-vous qu’il serait possible de prendre à défaut cette défense ?
Il faut être lucide devant les buts. Essayer de concrétiser les occasions qui s’offriront à nous. Car des fois, on rate des occasions faciles. Or, devant la Côte d’Ivoire, de telles occasions ne tombent pas souvent donc. Il faut être lucide devant les buts.
Qu’est ce qui vous avez manqué lors de la double défaite de l’année dernière ?
Je pense qu’on avait manqué de concentration. Ce qui ne doit pas se répéter cette fois. Comme je l’ai dit tantôt, la Côte d’Ivoire est une équipe de grande expérience. La moindre erreur face à ces joueurs, on en ramasse les conséquences. Après les deux matches de l’année dernière, on les connaît un peu mieux. Nous avons appris de nos erreurs. On était euphorique quand on marquait, jusqu’à oublier l’essentiel. C’est ce qu’il faut éviter cette fois, même si on marque. La concentration sera la dimension la plus importante dans cette rencontre.
Après que vous êtes sorti au match aller, alors qu’on était à 2-1, l’équipe avait sombrer pour perdre par 4–2. Comment aviez-vous réussi à tenir Drogba ?
Par l’anticipation dans le jeu. Il ne faut laisser ce joueur se retourner. Dès la prise de balle, il faut monter sur lui, réduire ses possibilités de jouer.
Alain Giresse n’exclut pas d’appeler des renforts avec des joueurs expérimentés. Approuvez-vous une telle démarche ?
Ce n’est pas à moi de juger. Mon boulot est sur le terrain. Cette question est du domaine de l’entraîneur. En plus, la sélection n’est pour personne ; elle appartient à tout le monde. Donc, ce n’est pas à moi de dire qui doit venir ou pas. On aura besoin de tout le monde, si cela nous permet d’aller au Brésil.
Quel serait le pays le mieux indiqué pour recevoir le match retour ?
Personnellement je choisirai un pays où tout le peuple sénégalais pourrait faire le déplacement.
Guinée, Mali, ou Gambie ?
Je n’ai pas à choisir. C’est du ressort des dirigeants. Mais il faut tenir en compte du fait qu’on aura besoin du soutien du peuple. Sentir nos supporters derrière l’équipe va aider les joueurs à se surpasser.