LA CREI FOUINE AU LIBAN
AFFAIRE KARIM WADE
La Cour de répression de l'enrichissement illicite (CREI) élargit le champ de ses investigations concernant Karim Wade, ancien ministre détenu à la prison de Rebeuss depuis avril dernier. Après la France et Monaco, c'est le Liban qui est aujourd'hui dans le collimateur du Procureur spécial Alioune Ndao, pour y dénicher des fonds que le fils de l'ancien président de la République, Abdoulaye Wade, y aurait planqués.
Selon nos sources, le détenu le plus célèbre de la maison d'arrêt et de correction de Rebeuss se serait appuyé sur les cercles libanais de Dakar pour placer dans les banques du Pays du cèdre des sommes qui n'ont pas été chiffrés. Il faut dire qu'en juin 2012, l'Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE), à travers le Forum mondial sur la transparence dont elle a la charge, avait épinglé, parmi d'autres pays, le Liban. L'OCDE estimait que "les insuffisances des cadres légaux de ces trois pays (Liban, Liberia et Emirats Arabes Unis) sont suffisamment significatives pour ne pas leur permettre de passer à la prochaine étape du processus d'évaluation, tant que ces insuffisances ne seront pas surmontées". Plus récemment, en juin der- nier, la France intégrait le Liban dans une liste noire de 17 paradis fiscaux.
Lobbying intense à Dakar
En tout cas, le Liban ne devrait pas faire de difficultés pour recevoir les missions rogatoires que le Sénégal pourrait y envoyer, dans le cadre de la traque des biens mal acquis. Mais déjà à Dakar, nos sources ont identifié beaucoup de lobbying dans le sens de sauver certains gros calibres du monde des affaires identifiés comme membres de la ''galaxie'' Karim Wade. Il faut savoir que l'ancien homme fort du régime, surnommé ''ministre du ciel et de la terre'', n'a jamais caché sa préférence...étrangère ; estimant que les sénégalais étaient peu dignes de confiance. Mais visiblement, au rythme où semblent se dérouler les choses, les révélations vont venir de partout...