La CREI saisit les autorités françaises, marocaines, luxembourgeoises…
La Commission d’instruction près la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) fouille et fouine partout pour rassembler des indices contre Karim Wade et ses coinculpés. De sources dignes de foi, l’équipe du juge Cheikh Ahmed Tidiane Bèye a envoyé des commissions rogatoires aux autorités françaises, à celles du royaume du Maroc, au Luxembourg…Mais en plus de cela, la Section de recherches de la Gendarmerie est saisie de plusieurs délégations judiciaires. L’heure est à la recherche des preuves.
Alors que le procureur spécial près la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), lors de sa dernière sortie devant la presse avait laissé entendre que le fils de l’ancien président de la République était coupable d’enrichissement illicite, les membres de la Commission d’instruction près la Crei semblent pour leur part nager dans un flou artistique. D’autant que pour le moment, l’équipe du juge Cheikh Ahmed Tidiane Bèye cherche des indices concordants pour asseoir la culpabilité de Karim Wade à qui il est imputé un empire financier colossal.
Pour ce faire, la Commission d’instruction est en train de mener de vastes investigations en terre étrangère. En effet, de sources dignes de foi, la commission d’instruction a lancé de nombreuses commissions rogatoires dans des pays étrangers pour trouver des biens appartenant à l’ancien ministre des Infrastructures, de la Coopération internationale et des Transports aériens. Nos sources renseignent que des commissions rogatoires ont été envoyées aux autorités judiciaires de France, du Maroc, du Liban, du Nigéria, des Seychelles, du Luxembourg…La commission rogatoire constitue une procédure par laquelle un juge saisit son homologue d’un autre pays ou une instance de ce pays afin de mener des investigations bien précises.
Cependant, les juges de la commission d’instruction ne se limitent pas à cela. Car à en croire toujours nos sources, la Section de recherches de la Gendarmerie est également mise dans le coup. Pour l’heure, le commandant Cheikh Sarr de la Section de recherches a été saisi de plusieurs délégations judiciaires, toujours dans le cadre du volet Karim Wade de la traque des biens mal acquis.
Une démarche assez stratégique de la part du juge Cheikh Ahmed Tidiane Bèye et de son équipe, qui veulent certainement réunir tous les éléments de façon à pouvoir les confronter avec les déclarations du fils de Wade.
Pour l’heure, malgré le fait que le temps leur soit compté compte tenu du délai de six mois qui leur est conféré par les textes pour boucler leur enquête, aucune audition au fond de Karim Wade et ses coinculpés n’est programmée.