VIDEOLA FRANCE ATTEND L’ARRIVÉE DE LA PREMIÈRE RESSORTISSANTE FRANÇAISE ATTEINTE D'ÉBOLA
Paris, 18 sept 2014 (AFP) - La France était confrontée jeudi pour la première fois à l'arrivée sur son sol d'un malade atteint d'Ebola, une volontaire française de MSF contaminée au Libéria, un scénario auquel elle se prépare depuis plusieurs semaines et sur lequel elle restait très discrète.
Cette femme est le premier cas connu de contamination parmi les ressortissants français présents dans les zones touchées en Afrique.
Contactés par l'AFP, ni le ministère des Affaires étrangères, ni celui de la Santé n'ont souhaité confirmer jeudi matin la date et le lieu d'arrivée de la malade, transportée par avion spécial, ni le lieu où elle va être hospitalisée.
Mercredi soir, l'organisation Médecins sans Frontières s'était contentée d'indiquer que la patiente, "dans un état stable", serait "probablement" de retour en France jeudi.
L'âge et l'identité de la volontaire de MSF, et son rôle au sein de l'organisation, n'ont pas été rendus publics non plus.
Il s'agit de "la première collègue occidentale" de l'ONG à être affectée, a simplement indiqué Mego Terzian, président de MSF France, rappelant que plusieurs membres africains de MSF avaient déjà été touchés.
Selon MSF, la patiente a été placée mardi dans un centre d'isolement de l'organisation au Libéria "dans de bonnes conditions" "dès l'apparition des premiers symptômes".
Les tests de laboratoire réalisés ont confirmé une infection au virus d'Ebola, contre lequel il n'existe pour l'instant aucun traitement, ni vaccin homologué.
L'épidémie d'Ebola qui sévit en Afrique de l'Ouest est la plus grave depuis l'apparition de ce virus sur le continent en 1976.
Mais aucun cas avéré d'Ebola n'a été jusqu'à présent signalé en France où plusieurs cas suspects ont été rapidement écartés.
Le gouvernement français se prépare depuis plusieurs semaines à faire face à l'arrivée de malades d'Ebola et a habilité une série d'hôpitaux référents tant à Paris et en province pour prendre d'éventuels patients en charge.
Parmi eux figurent le service des maladies infectieuses et tropicales de l'hôpital Bichat à Paris qui avait ouvert ses portes aux journalistes le mois dernier et l'hôpital militaire Bégin à Saint-Mandé.
- Conférence de presse de MSF -
Une conférence de presse devait se tenir à midi au siège de MSF à Paris. La malade sera rapatriée "dans des conditions de sécurité maximale, dans un avion médicalisé dédié", ont assuré mercredi soir les ministères des Affaires étrangères et de la Santé dans un communiqué conjoint, précisant que "le dispositif prévu par le gouvernement français pour les rapatriements sanitaires de patients atteints d'Ebola a été immédiatement déployé".
"Les conditions de transport et d'hospitalisation vont strictement respecter toutes les recommandations internationales pour éviter toute contamination d'une tierce personne", ont-ils ajouté, soucieux de rassurer l'opinion.
De son côté, MSF dit "appliquer des protocoles de protection extrêmement stricts" parmi ses équipes. "Cependant, ce risque fait partie de ce type d'interventions et nos équipes ne sont pas complètement épargnées", explique l'ONG.
Depuis le début de l'année, l'épidémie de fièvre hémorragique Ebola a fait 2.461 morts sur 4.985 cas recensés principalement au Liberia, en Sierra Leone et Guinée, selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Ce n'est pas la première fois qu'un patient atteint d'Ebola est rapatrié en Europe. Le premier d'entre eux, un missionnaire âgé de 75 ans, avait été rapatrié du Liberia début août à Madrid et traité en vain avec un sérum américain expérimental.
Il était décédé quelques jours plus tard. Fin août, un ressortissant britannique vivant en Sierra Leone et testé positif au virus Ebola avait été rapatrié à bord d'un avion médicalisé, vers le Royaume-Uni.
Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se prononcer jeudi sur un projet de résolution américain destiné à mobiliser les gouvernements contre la propagation de l'épidémie, une initiative rarissime dans le domaine de la santé.
Dans leur communiqué de mercredi, la ministre de la Santé Marisol Touraine et le ministre des Affaires Etrangères Laurent Fabius ont réaffirmé "l'engagement de la France aux côtés de l'OMS et des Etats africains pour combattre l'épidémie d'Ebola".