LA FRONDE DES MARAÎCHERS
PÔLE DE DÉVELOPPEMENT DE DIAMNIADIO
Les populations de Kounoune Ngalam, Keur Ndiaye Lô et Keur Daouda Sarr ont dénoncé hier le programme du pôle de développement de Diamniadio qui englobe “illicitement” leur terre et risque de les plonger dans un gouffre de pauvreté.
La superficie réservée au pôle de Diamniadio est vaste et étale “illicitement” ses tentacules sur leurs terres. La conséquence de cet état de fait est plus que désastreuse, selon les populations de Kounoune Ngalam, Keur Ndiaye Lô et Keur Daouda Sarr. Face à la presse hier, ils ont dénoncé les limites tracées du pôle de développement de Diamniadio.
“Autant dire le pôle de Keur Ndiaye Lô, parce que ce village va payer le plus lourd tribut dans ce programme. En plus, aussi bien Keur Ndiaye Lô, Kounoune Ngalam que Keur Daouda Sarr ne sont pas de la localité de Diamniadio, mais dépendent plutôt de la communauté rurale de Bambilor”, a souligné Libasse Sambe, notable à Kounoune Ngalam.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le pôle de développement de Diamniadio a pris au dépourvu ces populations qui avaient fini de mettre en place des installations pour ramener l’eau dans leurs différents champs. Les années 2000 ont marqué le début d’une nuit qui ne prend toujours pas fin chez les maraîchers. Des problèmes liés à l’accès à l’eau se sont posés avec acuité, plongeant la principale activité dans la zone, le maraîchage, dans une léthargie.
Malgré les promesses du ministre de l’Hydraulique de l’époque, Oumar Guèye, l’eau est toujours restée un casse-tête chez ces populations. En plus du problème d’eau, ces villageois sont obligés de faire face à des “agresseurs” fonciers. Ils ont rappelé les hectares de terre qui avaient été affectés au beau-frère du chef de l’État Homer Seck, pour la construction de logements sociaux. Un lever de boucliers avait contraint les autorités à arrêter le projet. Il s’en est suivi une désaffectation et les paysans avaient repris leurs terres.
Avec le pôle économique de Diamniadio, il leur est proposé un dédommagement. Ce que les populations refusent. Ils ne veulent qu’une chose : rester en possession de leur terre et poursuivre leurs activités de maraîchage. L'activité leur permet de faire vivre leurs familles et de donner du travail à une main d’œuvre locale. “Rien qu’avec mon champ de haricot, je parvenais à recruter plus de 200 ouvriers pour la récolte”, renseigne Aymerou Sambe, maraîcher, trésorier général de Niaye export. Ce qui fait dire à l’instituteur Ibrahima Ndoye que le pôle de développement de Diamniadio va “appauvrir les masses et favoriser l’expropriation des terres”.