LA LSDH JUGE L’AUTOPSIE TRÈS SUSPECTE
DÉCÈS DU PRISONNIER LAMINE BADJI À REBEUSS
Décédé le lundi vers 17 h dans sa cellule de la Maison d’arrêt de Rebeuss, Lamine Badji a vu le résultat de son autopsie publié le lendemain mardi vers midi. La célérité de la procédure intrigue la Ligue sénégalaise des droits de l’Homme (LSDH). Pourquoi tant de précipitation ?, se demande-t-on.
La Ligue sénégalaise des droits de l’Homme (LSDH) reste d'ailleurs dubitative quant à la crédibilité des résultats de cette autopsie qu’elle juge “matériellement impossible”. Bien que saluant la procédure consistant à mener une autopsie, après des décès du genre, la LSDH dénonce avec véhémence la façon dont l’autopsie a été menée.
Pour un décès qui s’est produit le lundi vers 17h, on ne peut produire des résultats crédibles le lendemain, fustige l’organisation de défense des droits humains. Quand intervient un décès en prison, les autorités de la maison d’arrêt doivent informer le procureur qui, à son tour, doit désigner par écrit un médecin légiste où alors un cabinet. Ensuite, le transport du corps se fait de la morgue au médecin légiste et normalement la famille doit être informée, selon Me Assane Dioma Ndiaye.
Le président de la LSDH de dire que toute cette procédure ne saurait se faire matériellement en un temps record de moins de 24h. Surtout que l’autopsie en tant que telle est une opération qui requiert beaucoup de sérieux, à la fin de laquelle, il faut notifier aux membres de la famille de la victime qu’ils ont le droit de faire une contre-autopsie.
Ce qui n’a pas été fait, dans ce cas de figure où la famille de Lamine Badji n’a été informée qu’à la fin de toute la procédure, regrette Me Assane Dioma Ndiaye. Ce qui fait dire à l’avocat que “la procédure n’a convaincu personne et fait entretenir des suspicions, même si on ne réfute pas la thèse d’une mort naturelle qui est bien possible”.
La famille n’écarte pas la thèse de la torture
Me Assane Dioma Ndiaye d’appeler désormais les autorités carcérales à plus de transparence parce que la procédure, dans ce cas-ci paraît “trop suspecte”. Selon lui, on aurait dû prendre deux à trois jours, pour faire une autopsie acceptée de tous, au lieu de mettre la famille de la victime devant le fait accompli.
Lamine Badji, âgé d’environ 45 ans, a été retrouvé mort dans sa cellule numéro 1 du secteur 1 de la Maison d’arrêt et correctionnelle de Rebeuss. Selon le frère de la victime, la famille n’a été informée qu’après une autopsie révélant une mort suite à un malaise. Un argument naturellement réfuté par la famille qui n’écarte pas la thèse de la torture qui aurait coûté la vie à Lamine Badji.