LA MENDICITE, UN PERIL POTENTIELLEMENT EXPLOSIF ET APPAREMMENT NEGLIGE

L’administrateur Charles David, dans son livre intitulé « Les Navétanes », déclarait, en parlant de mon père, que ce dernier a été le premier précurseur de l’intégration africaine, suscitant et entretenant, sans relâche, l’immigration des travailleurs agricoles, envoyant des missionnaires en Guinée et au Mali pour introduire et développer la culture du niébé, du coton, du maïs, en plus de l’arachide. Beaucoup sont restés pour devenir des Sénégalais à part entière, des NianiNiani.
C’est dans le déroulement de ce sacerdoce que toute la famille de Bouna Sémou Niang, de ses amis et compagnons d’avant indépendance ont vécu le bonheur de la cohabitation rationnelle et constructive des communautés venues de la sous-région pour accroître le peuplement, le développement économique et social du Niani Kalonkadougou (Koumpentoum).
C’est dire que personne mieux que nous ne peut comprendre que l’intégration africaine est le salut pour le continent noir. Les organisations comme la Cedeao, l’Uemoa, l’Omvs, l’Omvg, etc., doivent envahir nos êtres et nos consciences pour que l’Afrique puisse s’imposer dans le concert des nations du monde.
Cela ne veut pas dire que toute graine soit acceptable pour constituer le moteur de ces échanges, de ce partage dans la mutualisation des efforts osmotiques, socle de notre émergence et celle du continent.
Notre capitale, Dakar, compte, aujourd’hui, près de 8.000 mendiants (individus et familles entières), selon l’Agence nationale de la statistique. Au moins 80 % viennent d’ailleurs, particulièrement de pays limitrophes, et habitent nos rues, nos carrefours et sous nos ponts. Certains artères et abords de nos mosquées sont également leur habitat, ainsi que la Place de l’Indépendance.
Notre inquiétude, en espérant qu’elle ne soit pas justifiée, concerne les déchets naturels produits quotidiennement par ces hommes, femmes et enfants qui s’ajoutent aux autochtones de la même classe sociale et qui font leurs besoins naturels quelque part (selles et mictions, voire crachats et vomissures). Qu’en pensent nos sociologues, les services de santé et de prévention, les services d’hygiène ?
Nous avons poussé notre curiosité en demandant, au niveau d’endroits choisis au hasard (intersection Bourguiba-Cité des Eaux-Niari Tally et Allées des Sicap Karack Mermoz, etc.), où aucune installation appropriée n’est visible, le sort des rejets naturels forcément produits par ces habitants de la rue. Toutes les réponses des ambulants, tabliers et autres occupants des voisinages indexent au mieux l’enfouissement précaire, ou pire encore, des sachets plastiques déposés dans certains coins.
L’écologie microbienne et parasitaire de ces zones mérite qu’on s’y penche, car l’anticipation fait partie de nos actions républicaines d’émergence pour la réussite horizontale de notre plan d’émergence où la santé doit être au début et à la fin de toutes ses composantes.
Une enquête poussée me semble utile pour cerner les risques de contamination des aires habitées et l’éclosion de pathologies variées, particulièrement quand les eaux de ruissellement dénichent et éparpillent les contenants signalés par ceux que j’ai interrogés en utilisant la méthode de « simple causerie à la sénégalaise ».
Cette circonstance dans la vie palpitante de notre cité doit appeler à la fois intérêt et préoccupation. Aucun Sénégalais n’approuve les expulsions d’Africains opérés dans certains pays du continent.
Mais intégrer judicieusement, c’est d’abord éviter que l’herbe sèche détruise progressivement le pâturage vert que nous acceptons, de tout cœur, de partager avec conviction avec tous les frères et sœurs Africains, y compris ceux qui, au bout du bout, n’apportent rien au Sénégal.
J’en appelle humblement au patriotisme de tous les services techniques concernés, même les étudiants et chercheurs susceptibles de produire des articles scientifiques utiles.