LA PAUVRETE ET LES INEGALITES DEMEURENT GENERALISEES EN AFRIQUE
MALGRE UNE CROISSANCE ELEVEE
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Selon la Banque africaine de développement (Bad), la pauvreté et les inégalités restent généralisées, bien que la croissance se soit accélérée à des taux historiquement élevés en Afrique.
Pendant plus d’une décennie, la croissance économique en Afrique a été élevée, atteignant plus de 5% en moyenne. Le continent héberge certaines des économies à la croissance la plus rapide au monde. 8 pays enregistrent des taux de croissance de plus de 7% en 2014. De 2000 à 2010, 6 des 10 économies à la croissance la plus rapide au monde se trouvaient en Afrique.
Mais, selon la Banque africaine de développement (Bad), il y a des disparités suivant les régions. Sur la base d’une comparaison régionale en 2014 des différences de performance en matière de croissance subsistent, donc des disparités importantes. En Afrique de l’Est, la croissance moyenne s’est élevée à 6,3%, l’Ethiopie, le Rwanda et la Tanzanie enregistrant les meilleurs résultats avec un taux de croissance de 6,1% et 10,3%. L’Afrique de l’Ouest a connu une croissance de 6,1% en moyenne. Ce qui représente une performance honorable à la lumière des conflits régionaux, de la flambée d’Ebola et de la baisse des cours du pétrole. Le Nigeria, qui a opté pour un nouveau mode de calcul de son Pib plus tôt dans l’année, a affiché un taux de croissance de 6,3%. Les pays de l’Afrique centrale ont enregistré une croissance moyenne de 5,6%, l’Afrique du Nord a connu en moyenne une croissance de 1,7% et l’Afrique australe reste léthargique à 2,6%.
Pauvreté et inégalités de revenus persistent partout
Bien que la croissance se soit accélérée à des taux historiquement élevés, les bénéfices de cette croissance rapide sont demeurés insaisissables. Une grande majorité des populations les plus pauvres du continent africain est restée bloquée dans la partie basse de la pyramide. En d’autres termes, les bénéfices de cette croissance rapide n’ont pas été largement partagés au sein de la population. S’il est vrai que les taux de pauvreté sont en baisse sur le continent, il n’en demeure pas moins que les besoins élémentaires de beaucoup d’Africains ne sont pas encore satisfaits et l’accès aux infrastructures économiques et sociales de base fait défaut.
En effet, la pauvreté et les inégalités de revenus restent généralisées. Les résultats obtenus par l’Afrique, en ce qui concerne le bien-être des individus, mesurés à l’aune des Objectifs du millénaire pour le développement (Omd), restent mitigés et le continent est en retard sur 5 des 8 Omd devant être réalisés à l’horizon 2015. Entre 2010 et 2014, la part de pauvres a diminué de 40,1% à 39,7%. Le nombre de pauvres a cependant augmenté de 384 millions en 2014, témoignant de la faible capacité de la croissance à avoir un impact profond sur la pauvreté.
L’Afrique, 2e continent le plus inégalitaire après l’Amérique latine
L’Afrique est également confrontée à un problème de fragilité. Toutes les grandes régions sont quasiment affectées par les troubles (le sahel, la corne de l’Afrique, les grands lacs et les pays du bassin du fleuve Mano). Près de 280 millions de personnes vivent dans des Etats en situation de fragilité. L’Afrique est en conséquence le 2e continent le plus inégalitaire, après l’Amérique latine. 6 des 10 pays les plus inégaux se trouvent en Afrique. Les données suggérant que les riches qui comptent pour moins de 5% de la population détiennent près de 20% du revenu total. A l’inverse, les pauvres, qui comptent pour 60,8% de la population africaine, détiennent seulement 36,5% du revenu total.
Le chômage, notamment parmi les jeunes et les femmes, demeure élevé. La problématique du chômage en Afrique est exacerbée par la poussée des jeunes. Les jeunes âgés de 15 à 25 ans, qui représentent plus de 60% de la population totale du continent, comptent pour 45% de la main d’œuvre totale. D’ici à 2020, 112 millions de travailleurs supplémentaires devraient rejoindre la main d’œuvre, principalement des jeunes.