La police toujours très mal vue
Baromètre mondial de la corruption 2013
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La corruption a encore de beaux jours devant elle au Sénégal. Selon le Baromètre mondial de la corruption 2013, les pots-de-vin sont encore monnaie courante. Surtout au sein des services de la police.
Quelque 57% des personnes interrogées ont eu à verser au moins un pot-de-vin pour un service donné au Sénégal. La révélation a été faite, hier, dans le Baromètre mondial de la corruption 2013, qui évalue «la petite corruption» quotidienne exercée sur les citoyens pour un service donné. Selon les résultats livrés par le Forum civil, section sénégalaise de Transparency international (Ti), les services d’impôt occupent la tête de peloton avec 59%, suivis de ceux pour la délivrance de permis, de droits de timbres et d’enregistrement, pour 55% sur les pots-de-vin payés par les citoyens en fonction des institutions.
Et la police avec 54%, la justice avec ses 53% viennent respectivement en troisième et quatrième position. Des résultats qui influent sur la perception de la corruption par institution. Sur ce point, la police remporte la palme avec 4,1% sur une échelle de 1 à 5. L’institution policière est ex-æquo avec les partis politiques. Le système judiciaire se classe en troisième position avec 4% suivi de la Fonction publique avec 3,7 % sur une échelle de 1 à 5. Aucun progrès n’a donc été réalisé depuis les précédentes enquêtes publiées depuis près d’une dizaine d’années, révèle l’enquête d’hier.
Comme au Sénégal, la police est considérée, à l’échelle mondiale, comme l’institution «la plus corrompue dans 36 pays, au sein desquels 53% des citoyens se sont vu réclamer des pots-de-vin par la police. La justice est considérée comme l’institution la plus corrompue dans 20 pays couverts par l’enquête, au sein desquels 30% des citoyens ayant été en contact avec le système judiciaire se sont vu réclamer des pots-de-vin», détaille le rapport selon les témoignages de 114 270 personnes dans 107 pays, contre 100 pays pour des recherches sur le terrain effectuées entre septembre 2012 et mars 2013.
Et les différents entretiens ont été réalisés de manière directe c’est-à-dire face-à-face, par téléphone ou par internet. Des résultats qui sont en phase avec la perception du niveau de la corruption chez les citoyens. 61% de personnes relèvent que la corruption a pris «de l’ampleur». Et quelque 68% des personnes interrogées trouvent «très inefficace» l’action du gouvernement dans le combat contre la corruption. Et 70% sont pour l’implication des citoyens ordinaires dans la lutte contre la corruption.
Le Baromètre de la corruption ne s’intéresse pas qu’à l’aspect pécuniaire de la corruption. Il a aussi jeté un regard sur «l’importance» de contacts personnels dans les transactions et dans le secteur public. Selon les résultats publiés à cet effet, 70% des hommes indiquent qu’il est très «important» contre 76% qui estiment qu’il est «important».
L’enquête du Baromètre mondial de la corruption de Transparency international est une enquête bâtie sur un sondage d’opinion réalisé à l’échelle mondiale, et qui porte sur les perceptions de la petite corruption et sur les expériences qui sont liées à ce phénomène vécu par les citoyens. Il recueille les perceptions des populations quant à la corruption dans leurs pays respectifs. L’enquête s’intéresse également à la perception par les populations, de la manière dont le fonctionnement des institutions contribue à la diffusion de la corruption.