LA POLITIQUE ET L'AFFAIRE DANGOTE TRAITEES EN PRIORITE
Dakar, 7 oct (APS) - Les sujets politiques, mâtinés à d'autres sauces de l'actualité, dont l'affaire Dangote, semblent les plus en exergue dans la livraison de lundi de la presse quotidienne.
Selon L'Observateur, par exemple, le chef de l'Etat "Macky Sall (se trouve) dans un tourbillon", pris qu'il est entre plusieurs feux émanant de divers sujets d'actualité dont la marche que le Parti démocratique sénégalais (PDS, opposition) envisage d'organiser mardi, à Dakar.
S'y ajoute l'affaire Dangote, du nom de ce conflit foncier opposant le groupe du milliardaire nigérian Aliko Dangote aux héritiers de la famille du défunt khalife général des mourides Serigne Saliou Mbacké. La poursuite des travaux de la cimenterie que la partie nigériane est en train de construire à Pout, à 50 km environ de Dakar, était jusque-là suspendue à ce conflit soumis à la justice.
Mais le préfet de Thiès a récemment notifié aux responsables de Dangote un arrêté autorisant la reprise des travaux. Ce qui a fait réagir Moustapha Saliou, fils de Serigne Saliou Mbacké.
"La famille de Serigne Saliou est combattue par un riche homme d'affaires soutenu par un Etat puissant. Je n'accuse personne, ni la justice ni Dangote, c'est l'Etat du Sénégal lui-même qui se bat contre nous", a-t-il déclaré, lors d'une conférence de presse.
Aussi, Macky Sall, le président de la République, "n'a pas attendu très longtemps pour réagir face aux révélations faites par Serigne Moustapha Saliou (…). Le chef de l'Etat a vite fait de dépêcher son Premier ministre pour une séance d'explications avec le khalife général des mourides", écrit le quotidien du Groupe Futurs Médias.
"Il n'a jamais été question de combattre qui que ce soit", affirme de son côté le porte-parole du gouvernement Abdou Latif Coulibaly, dont les déclarations sont également citées par L'Observateur. "L'Etat et l’APR portent la réplique aux héritiers de Serigne Saliou", note également Le Populaire.
"L'Etat cimente sa position", relève également Sud Quotidien. "Du côté de l'Etat comme du parti présidentiel, +c'est le droit et rien que le droit qui prévaut+", rapporte le journal, se faisant l'écho de la réaction du pouvoir face aux accusations de Serigne Moustapha Saliou Mbacké.
"Aussi bien le secrétariat exécutif national de l'Alliance pour la République (APR) que le porte-parole du gouvernement Abdou Latif Coulibaly n'ont pas tardé à réagir à la suite de la sortie plutôt musclée, vendredi dernier, de Serigne Moustapha Saliou Mbacké, porte-parole des héritiers de feu Serigne Saliou Mbacké, qui accusait nommément le président Macky Sall de prendre fait et cause pour Dangote dans l'affaire qui oppose la famille à l'industriel nigérian", signale le même journal.
"La fracture", constate Libération sur le même sujet. "Entre Macky Sall et Serigne Moustapha Saliou existait un lien solide qui a sauté depuis l'arrêté préfectoral autorisant la reprise des travaux à la cimenterie de Pout", révèle le journal, faisant état de la multiplication de réactions hostiles venant de Touba.
Mais selon Alioune Badara Cissé, numéro deux du parti présidentiel, la réalité c'est que Macky Sall se trouve "entouré d'individus qui souhaitent qu'il échoue dans sa mission". "Si Macky Sall s'est retrouvé seul, c'est parce qu'il l'a voulu", ajoute-t-il dans les colonnes de L'Observateur.
"Le pouvoir perd son sang-froid", note à sa Une Walfadjri, évoquant la marche que des responsables de l'opposition projettent d'organiser demain mardi, à Dakar. "Le pouvoir serait-il en train de paniquer?", se demande ensuite le journal, dans ses pages intérieures.
"Le Parti démocratique sénégalais (PDS), soutenu par d'autres forces de l'opposition, entend battre le macadam demain mardi 8 octobre. Mais cette marche semble installer un début de panique dans les rangs du pouvoir de Macky Sall", écrit-il.
"En réalité, analyse le quotidien Walfadjri, certains actes de communication posés par le gouvernement tendent à prouver qu'il a fini de perdre son sang-froid". Le journal cite notamment le "cours magistral" du ministre de la Justice, samedi, sur les antennes de la Télévision nationale.
"Pourtant, dans ces genres de circonstances, une sortie du préfet de Dakar aurait largement suffi. A défaut, on aurait pu s'attendre à une déclaration du ministre de l'Intérieur. Mais le gouvernement a préféré faire de Sidiki Kaba son +porte-parole+", souligne le même quotidien.
Dans un tel contexte, l'Alliance pour la République (APR), le parti présidentiel, sert de "bouclier" pour Macky Sall, selon le quotidien Enquête. "Face aux fronts qui s'ouvrent contre Macky, précise-t-il, (le parti présidentiel) veut opposer la légalité, l'indépendance de la justice, la nécessité de poursuivre +l'effort de redressement national et de récupération des biens mal acquis+".