LA PRESSE INDÉSIRABLE À FANN
APRÈS LA CONFIRMATION DU PREMIER CAS EBOLA
«Vous ne rentrez pas !». C'est la fin de non-recevoir opposée aux journalistes venus au Centre hospitalier national de (Chan) de Fann. Les services de sécurité postés à l’entrée de l'établissement ont opposé un niet catégorique. Ce, pour éviter tout commentaire sur les dispositifs de surveillance et de riposte mis en place au niveau de la Clinique des maladies infectieuses du Chan à la suite du premier cas de virus interné dans ce centre.
En ce jour ensoleillé, il n’y a pas de grande affluence à l’entrée principale. Toutes les entrées et les sorties sont rigoureusement filtrées par les agents de sécurité pointés devant la porte principale. Des protocoles très stricts encadrent l'accueil des visiteurs. Cette fois-ci ce n’est pas un cas suspect. La fièvre hémorragique à virus Ebola est dans nos murs. Le virus qui sème la panique dans quatre pays de l’Afrique de l’Ouest continue d’affecter ainsi la Guinée, le Libéria, la Sierra Leone et le Nigeria où l’épidémie gagne du terrain avec, selon l’Organisation mondiale de la santé (Oms), un nouveau bilan de 1552 décès et 3069 cas de cette maladie.
Ainsi, le dispositif de surveillance et de filtre déjà mis en place, a été renforcé. Les longues files de personnes sont longuement questionnées avant leur accès dans l’enceinte. La consigne est claire, pas d’accès pour le moment à la presse : «J'ai eu l'ordre de ne pas vous laisser entrer», assène un homme chargé de filtrer les accès. Et d’ajouter : «Pour entrer, il faut une autorisation ou bien appeler le docteur avec qui vous avez rendez-vous. Sinon vous ne passerez pas. Je sais que vous êtes des journalistes et ce n’est pas la peine d’insister», a soutenu le vigile.