La reculade du bon droit face à la situation de fait
A COTE DE LA PLAQUE
Ainsi, les marchands pseudo-ambulants de Dakar-Plateau n’ont pas bougé d’un iota des artères et ronds-points de Dakar-Plateau qu’ils occupent sans titre ni autorisation aux fins d’y mener leurs activités commerciales. Ils avaient jusqu’au 30 avril pour débarrasser le plancher et aller s’installer dans des sites de recasement proposés par la mairie de Dakar, mais que l’institution municipale n’était point tenue de leur offrir.
Ils sont là donc, menaçants et fiers d’avoir remporté une manche comme lorsqu’ils mirent en feu les rues et avenues de Dakar en riposte à une tentative de déguerpissement. Depuis lors, ces villageois sont devenus un enjeu électoral tel que le président Abdoulaye Wade les courtisa, les reçus au palais et, cerise sur le gâteau, institua, pour les caresser dans le sens du poils, une agence de sédentarisation des marchands. Aujourd’hui, sous Macky Sall, on parle de Synergie des marchands ambulants (Symad) !
On suspecte même le parti au pouvoir d’activer en sous-mains ces squatters crédités d’une force et capacité de nuisance politique pour faire perdre les prochaines élections locales au maire socialiste de Dakar, Khalifa Sall. Et c’est ainsi qu’on explique la reculade de l’édile devant les occupants illégaux qui sont restés à leur place. Il aura manqué de courage et de poigne, le maire ! On ne peut que le regretter. A quoi aura donc servi le soutien des populations de Dakar-Plateau décidés à s’aligner derrière le maire pour le défendre légitimement et légalement contre les marchands dits ambulants.
Tout ce volontarisme – qui avec lui le droit – n’aura servi à rien ! Et les «ambulants» vont en tirer une leçon insolente et - avec le sentiment d’avoir gagner un combat, fait fléchir le maire, défait la loi - étendre leur envahissement à d’autres espaces de la ville non ouvrables aux activités commerciales. Et bonjour l’anarchie portée à des niveaux plus élevés. Et Dakar n’en sera que plus laid ! Par la faute d’un maire qui a capitulé face à une situation de fait.