La société civile marocaine vivant au Sénégal écrit à Ban Ki Moon et sonne l’alerte
EXTENSION DE LA MINURSO AU RESPECT DES DROITS DE L’HOMME
La question du Sahara Occidental inquiète encore le Maroc. Et comme si cela ne suffisait pas, les Etats-Unis ont décidé de proposer au conseil de sécurité de l’Onu un projet de résolution visant à étendre le mandat de la mission des Nations Unies au Sahara Occidental (Minurso) au respect des droits de l’homme. Ce qui donne des frissons à la société civile marocaine, précisément celle résidant au Sénégal.
À les en croire, il y a anguille sous roche. Pire, cela pourrait remettre en cause la mainmise du Maroc sur cette zone et mettre en péril l’intégrité du royaume Chérifien. Ainsi, elle a adressé une lettre à Ban Ki Moon pour l’inviter à bien réfléchir sur une telle proposition.
La décision des Etats-unis de présenter devant le conseil de sécurité de l’Onu un projet de résolution visant à étendre le mandat de la mission des Nations Unies au Sahara (Minurso) au respect des droits de l’homme n’agrée pas les Marocains. Pour s’offusquer contre un tel projet de résolution, la société civile Marocaine vivant au Sénégal, avec à sa tête le Conseil National des Marocains au Sénégal, a adressé hier une lettre au secrétaire général de l’Onu pour l’inviter à ne pas laisser passer cette volonté américaine.
Ce n’est pas parce que le Maroc veut faire fi des droits humains, à les en croire. Car le Maroc a toujours adhéré aux droits de l’homme. Il a même « présenté une initiative concrète à travers la proposition d’octroi d’une large autonomie aux provinces du sud », lit-on dans la lettre.
Mais à leurs yeux, il y a anguille sous roche. Aussi, cela mettrait en péril « l’intégrité » du royaume Chérifien. Ce qui veut dire que le Maroc va perdre toute chance d’avoir une mainmise au niveau du Sahara Occidental. Dans la lettre adressée à Ban Ki Moon, la société civile marocaine souhaite que la Minurso s’en limite à sa mission initiale qui est de «superviser le cessez-le-feu entre le Maroc et le Polisario ».
Cette mission a été ficelée depuis 1991. «Aborder la question du Sahara uniquement sur le volet des droits de l’homme, cela ne concerne pas le Maroc. Car s’il y a dans la région Mena ou parmi les pays en développement un pays qui a adhéré de façon soutenue et volontariste à la promotion des droits humains, c’est bien le royaume du Maroc», souligne-t-elle. Ainsi, à leur avis, c’est juste une façon de « dénaturer la mission de la Minurso».
La société civile marocaine se dit ainsi consciente «des dangers et des menaces qui guettent toute la région en termes de sécurité et de stabilité».
Elle précise, toujours dans la lettre adressée à Ban Ki Moon, qu’il ne s’agit pas pour le Maroc «d’une affaire à instrumentaliser politiquement et de manière systématique, dans l’objectif de dévier le processus de négociations et d’en faire un prétexte pour dissimuler la stérilité de son approche pour régler une bonne fois pour toutes la question du Sahara». Elle poursuit : «le contenu d’une telle démarche visant à dénaturer la mission de la Minurso doit être révisé, tant la persistance d’une telle initiative serait aux dépens du sérieux et de la crédibilité et au profit de manœuvres politiques ignobles, avec tout ce que cela comporte comme dangers pour l’ensemble de la région».