LA SOLUTION PASSE PAR UN CADRE JURIDIQUE HARMONISÉ
PROTECTION DES DONNÉES PERSONNELLES EN AFRIQUE
Les autorités de protection des données africaines doivent mettre en place un cadre harmonisé de coopération plus étroite. C'est l'appel que leur a lancé le président de la Commission des données personnelles du Sénégal, le Dr Mouhamadou Lo, hier, à l'occasion de l'ouverture du forum africain sur la protection des données personnelles.
"Aujourd'hui, aucun pays dans le monde n'est suffisamment outillé pour lutter de manière efficace contre la cybercriminalité", fait savoir le directeur de cabinet du ministre des Postes et des Télécommunications. Pour répondre à cette problématique, le Sénégal accueille, depuis hier, un forum africain sur la protection des données personnelles. Ce forum de deux jours est organisé par la Commission de protection des données personnelles (CDP).
Le président de ladite commission fait le constat de la situation à l'heure de la "démocratisation de l'accès à l'internet", à "l'essor du web 2.0 et des réseaux sociaux". Aujourd'hui, conscientise le Dr Mouhamadou Lo, la protection des données personnelles ne doit plus être "sous-estimée, négligée ou ignorée par les citoyens, les entreprises et les administrations".
D'après ce dernier, "nos informations personnelles sont devenues des matières premières convertibles en argent". Les dérives de l'utilisation des outils technologiques sont, cite Mouhamadou Lo, le "vol de données", le "piratage des systèmes d'information", la "géolocalisation ou l'usage illégal de la vidéosurveillance".
C'est pourquoi il appelle à la mise en place d'un cadre de coopération plus étroite entre les autorités de protection des données africaines. Le président de l'Association francophone des Autorités de protection des données personnelles, de même, a abondé dans ce sens. Selon Jean Chartier, il "est urgent de développer un cadre juridique harmonisé de lutte contre la cybercriminalité.
En plus d'un cadre harmonisé, le Dr Lo plaide pour une responsabilisation des acteurs. "Face à cet environnement technologique basé sur la circulation massive des informations, nous ne devons pas nous comporter en simples spectateurs ou consommateurs. Notre rôle est de donner confiance à l'administration, aux professionnels, aux investisseurs et aux particuliers".
Par ailleurs, depuis 2008, explique le directeur de cabinet du ministre des Postes et des Télécommunications, le Sénégal s'est doté d'un arsenal juridique de protection des données personnelles et de lutte contre la cybercriminalité, avec la mise en place d'une brigade de lutte contre la cybercriminalité logée à la Police nationale. Tout cela, dit-il, parce que "personne n'est à l'abri du piratage ou d'abus sur les données personnelles".