LA TOLERANCE, SURTOUT RELIGIEUSE, EST L’ESSENCE MEME DE L’HUMAIN
PR SOULEYMANE BACHIR DIAGNE PRESENTE SON LIVRE COMMENT PHILOSOPHER EN ISLAM ?
Lors de la cérémonie de présentation de son livre « Comment philosopher en Islam ? » (Editions Jimsaan), le Pr Souleymane Bachir Diagne, citant le vieux Thierno Bocar Salif Tall, le sage de Bandiagara, a dit que l’essence même de l’humain demeure la tolérance, surtout celle religieuse. De son point de vue et en référence au soufisme, l’humain ne rate jamais totalement le divin.
Dans son propos, le Pr Diagne a souligné que le sage Thierno Bocar Tall était l’incarnation du pluralisme dans sa conception du rapport entre l’homme -croyant ou non- et Dieu. Pour l’enseignant, cette assertion, tout en montrant la foi qu’a ce religieux en l’humain, demeure une leçon de vie, un exemple de tolérance dans un monde où l’incompréhension règne en maître surtout dans les questions d’ordre religieux.
Lors de cette présentation, Souleymane Bachir Diagne est revenu sur les différentes conceptions que les gens ont de la philosophie. Selon lui, il n’existe pas une philosophie islamique, africaine, juive ou occidentale. Dans cette branche des sciences humaines, dit-il, « il faut toujours mettre la démarche philosophique en avant avec le perpétuel questionnement qui en est la base. Après cette étape, elle va finir par s’incruster dans cet espace culturel que l’on appelle ici l’Islam, l’Occident, la religion juive, etc. ». Dans cette même veine, le Professeur a indiqué qu’on peut mener une réflexion philosophique sur le rituel de la prière chez les musulmans avec toute la gestuelle utilisée.
Pour le Pr Diagne, la liberté d’expression est l’essence même de l’existence de l’homme. Citant Voltaire qui soutenait « je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire », le Pr Souleymane Bachir Diagne dira que toute personne doit faire tout son possible afin de permettre à son prochain de s’exprimer sans crainte.
Lors de la présentation faite par Felwine Sarr des éditions Jimsaan, ce livre de 150 pages scindées en 9 chapitres évoque l’obligation de philosopher et aborde la notion de l’islamisation de la modernité ou modernisation de l’Islam. Aussi, cette production évoque les différents courants de pensée et le besoin de philosopher dans la religion musulmane. Ce livre est la première production de la maison d’éditions Jimsaan, une structure mise en place par les auteurs Boubacar Boris Diop et Felwine Sarr.
En présentant cette entité, l’auteur Nafissatou Dia Diouf a évoqué les différents projets que cette nouvelle maison compte dérouler. En janvier, Boubacar Boris Diop et Aminata Touré présenteront leurs échanges : « La gloire des imposteurs ». Cheikh Anta Diop sera fêté en février et plus tard, des rencontres auront pour thème le génocide rwandais. Pour rappel, le nom Jimsaan fait référence, en sérère, à un endroit où l’on cultive du riz à Niodior, dans les Iles du Saloum.