LA TRAITE ARACHIDIÈRE ET LE PLAN SÉNÉGAL ÉMERGENT

Le Sénégal est prêt pour rencontrer les partenaires bilatéraux en février prochain à Paris. Au-delà de ses partenaires classiques, la participation de la Fondation Bill et Melinda Gates pourrait donner un intérêt certain à cette rencontre. C’est en Suisse, lors du sommet de Davos, que le président Macky Sall a reçu Christopher Elias, président de la Fondation Bill Gates pour le développement global, qui a exprimé son soutien au Plan Sénégal émergent (PSE). L’invite lui a été faite par le président Macky Sall d’être présent au Groupe consultatif du Club de Paris, le 24 février prochain. Davos a donc été fructueux pour le Sénégal et le PSE, pour qui connaît le poids de la Fondation Bill et Melinda Gates.
C’est un résultat tangible qui a été obtenu au moment où le Sénégal progresse, passant de la 117ème à la 113ème place dans le classement 2013 du Forum économique mondial de Davos sur la compétitivité, avec une note de 3,7 sur 7. Pour établir son classement annuel, le Forum Mondial de Davos décortique 100 indicateurs économiques et se fonde sur 12 piliers de la compétitivité.
Il s’agit notamment de l’environnement institutionnel du pays, sa stabilité macro-économique, la qualité de ses infrastructures, son système de santé et le système éducatif de base, mais aussi l’enseignement supérieur et la formation professionnelle. Parmi les critères examinés figurent également le fonctionnement efficient des marchés des produits et services, l’efficience et la flexibilité du marché du travail, les marchés financiers sophistiqués, l’agilité technologique, la taille du marché, l’organisation intra et inter-entreprises et l’innovation.
Les partenaires bilatéraux devront-ils se pencher, lors du passage au Groupe consultatif de Paris du Sénégal, les 24 et 25 février 2014, sur les mêmes critères ? L’enjeu pour le président Macky Sall est de décrocher près de 3000 milliards pour financer le PSE. Peut-être que le Sénégal décrochera cette timbale. Mais pour atteindre une croissance durable à 7% et au-delà, il faudra des ruptures fortes. A ce niveau, on est loin du compte. Les appels au consensus réitérés par les leaders à divers niveaux ne semblent guère entendus, plongeant ainsi le pays dans une sorte de léthargie. Il s’agit de se secouer pour sortir de la mouise.
Le monde rural crie aujourd’hui sa détresse, car les bonnes décisions n’ont pas été prises au moment opportun concernant le financement de la traite arachidière. 250 000 tonnes d’arachide, c’est l’objectif de campagne des huiliers pour la campagne 2013-2014. Le compromis qui a été trouvé pour que les huiliers s’engagent dans la campagne de commercialisation arachidière a tardé à être trouvé, alors que c’est au mois de juillet, d’habitude, que les accords étaient trouvés entre les huiliers et la banque pour financer la campagne.
Dans son accord avec les huiliers, signé après la première décade du mois de janvier, l’Etat s’engage à les aider à rechercher des financements et des débouchés pour l’huile d’arachide. Il s’agit aussi de mettre en place un fonds de soutien pour la campagne de commercialisation des huiliers. En date du 23 janvier dernier, ceux-ci ne disposaient pas d’un sou à injecter dans la campagne. Une situation inacceptable.