LA TRAQUE DES SPÉCULATEURS SUGGÉRÉE AUX GOUVERNEURS
CAMPAGNE ARACHIDIÈRE 2013-2014
La rencontre entre le ministre de l'Intérieur et les gouverneurs de région a été une occasion saisie pour discuter également de la campagne de commercialisation de l'arachide.
Depuis son démarrage, le 9 décembre 2013, cette campagne connaît des dysfonctionnements notables relevés par la plupart des acteurs de la filière. Et c'est pour sauver ce qui peut encore l'être que l'Etat a décidé de prendre le taureau par les cornes.
Aussi, le ministre de l'Intérieur a-t-il mis à contribution les gouverneurs de région appelés à descendre sur le terrain pour accroître la surveillance afin de barrer la route aux spéculateurs qui ramassent les productions à des prix cassés sur les marchés hebdomadaires et les points de collecte sur le territoire national.
''L'État est déterminé à assurer une bonne campagne de collecte et à poursuivre ses objectifs de remettre en place des instruments nécessaires à une agriculture performant'', a déclaré le ministre de l'Intérieur selon qui, ''il est indispensable que les spéculateurs soient ramenés à la raison''.
''Les gouverneurs ont les moyens de sévir contrairement à ce qu'ils avancent”, a appuyé Mamadou Diallo, directeur de l'Agriculture, “(car) les moyens de répression existent”. Ainsi, Une commission sera mise en place à cet effet “pour démasquer toute personne ou toute organisation qui serait tentée de faire de la fraude”, a promis Mamadou Diallo.
A en croire certains gouverneurs, “il y a sur le terrain des opérateurs qui financent des commerçants lesquels achètent à leur compte le kg de l'arachide à 130”. Un fait auquel le directeur de l'agriculture refuse d'accorder du crédit, soutenant que les opérateurs eux-mêmes sont en train de faire leur propre police sur le terrain en débusquant les spéculateurs.
Accusé par des secteurs de la filière, l'État indique pourtant avoir pris des dispositions pour que les producteurs puissent écouler leurs produits: le “paiement” de toutes les créances des opérateurs privés chiffrées à 9 milliards de francs, la mise en place au niveau de la CNCAS d'un “fonds de commercialisation” de l'ordre de 11,5 milliards. Soit un financement de 20 milliards au démarrage pour la collecte de 100 000 tonnes d'arachides.