LA TRIPLE EQUATION FINANCIERE DES CHEFS DE FAMILLE
PENURIE D’EAU, RENTREE SCOLAIRE ET TABASKI
Les chefs de familles sont confrontés actuellement à une triple équation. En plus de la coupure d’eau qui fait rage à Dakar, et les dépenses supplémentaires qu’elle engendre, la rentrée scolaire et la tête de la Tabaski qui profilent à l’horizon les empêchent de dormir.
Faire face aux coûts supplémentaires qu’engendrent les coupures d’eau, la Tabaski et l’ouverture des classes, du fait des dépenses financières qu’elles occasionnent, empêchent nos chefs de ménages de dormir tranquille. Et ce contexte de «rareté de l’argent» ne leur facilite pas la tâche.
C’est le cas de Abdoulaye Diouf, ce père de famille rencontré à Castors. «Actuellement on vit une situation très difficile. En plus de la coupure d’eau qui hante nos sommeils depuis quelques semaines déjà, viennent s’ajouter le calvaire de la rentrée des classes et la fête de la Tabaski», lance ce père de famille très désemparé. «Je n’arrive plus à dormir la nuit parce que je suis très stressé. J’ai 4 enfants que je dois inscrire à l’école et leur inscription fait plus de 250.000 francs. En plus de cela, je dois acheter les fournitures scolaires. Et il y a également la Tabaski qui se profile à l’horizon et je n’ai pas encore de mouton », explique t-il avant de dire : «Franchement c’est très difficile, je ne sais plus quoi faire. Et puisque l’école est la priorité, je vais me débrouiller pour inscrire mes enfants mais cette
année, ils n’auront pas de boubous pour la Tabaski, ça c’est sur. Ils vont se contenter de leur boubou d’ouverture», dit-il.
Certains zappent la Tabaski pour l’ouverture
Même situation du côté de Astou Paye cette mère de famille rencontrée au marché Castors. En effet, cette dame n’a même pas encore trouvé d’argent pour la rentrée scolaire. «On est en train de vivre une situation très pénible. Il n’y a pas d’argent à cause de la conjoncture économique et en plus de cela, il y a l’équation de la fête de la Tabaski et la rentrée scolaire qui est pour bientôt. Je n’ai pas encore trouvé de l’argent pour inscrire mes enfants à l’école, encore moins pour les fournitures scolaires», lance cette mère célibataire qui vit toute seule avec ses 3 enfants. Elle confie : «Cette situation me préoccupe beaucoup. Je suis en train de remuer ciel et terre pour trouver de l’argent mais c’est difficile».
Aussi, soutient-elle : «pour la fête de la Tabaski, je n’y pense même pas pour le moment parce que cela va davantage me stresser. Je laisse tout entre les mains du bon Dieu et j’espère que d’ici là, la situation va changer».
Pour sa part, M. Ndiaye ne veut même pas entendre parler ni de la rentrée scolaire ni de la fête
de la Tabaski. «Je ne veux même pas entendre parler de Tabaski ni de rentrée scolaire, dès que
j’entends ces mots, j’ai peur, parce qu’il n’y a pas d’argent. A cause de la conjoncture économique
qui s’aggrave de jour en jour tout a basculé», lâche ce père de famille qui ne sait plus où se
donner la tête. «Pour l’instant, je me consacre sur la rentrée scolaire parce qu’il faut que les enfants
aillent à l’école. Je vais me débrouiller pour trouver de l’argent et pour la Tabaski on va se débrouiller le jour j», ajoute t-il.
Contrairement à d’autres, Issa Fall ne semble pas être affecté par l’équation de la rentrée scolaire et de la fête de la Tabaski. En effet, ce monsieur a tout simplement réglé l’inscription pour ses enfants
et pour la Tabaski tout est déjà réglé. «C’est un peu compliqué mais grâce à Dieu on s’en sort. Actuellement j’ai déjà réglé l’inscription de mes enfants et j’ai acheté toutes les fournitures. Vraiment
je ne me plains pas. Et pour la fête de la Tabaski aussi, il n’y aura pas de problème. Actuellement tout ce qui me préoccupe, c’est la coupure d’eau qui nous fatigue un peu mais on rend grâce à Dieu», dit-il.