La vie reprend son cours normal au Radisson Blu et sur la Corniche
APRES LE DEPART DE BARACK OBAMA

Le séjour de trois jours de l’homme le plus puissant du monde et le plus menacé, Barack Obama, avait contraint le ministère de l’Intérieur à prendre toutes les mesures nécessaires pour lui assurer une sécurité totale. C’est dans ce cadre que le nouveau préfet de Dakar avait sorti un arrêté, mardi dernier, la veille de l’arrivée du président des Etats-unis, restreignant les libertés individuelles. De mercredi jusqu’au vendredi, hier, il était interdit de circuler ou de se garer sur l’axe Palais-Boulevard de la République-Corniche Ouest-Mosquée de la Divinité-Mamelles-Route de Ngor-Route de l’Aéroport Léopold Sédar Senghor et de traîner sur l’axe Stèle Mermoz-Atépa-Radisson Blu-Place du Souvenir africain-Terrou-Bi.
Quelques heures après le départ de Barack Obama, sa famille et les membres de la délégation qui l’accompagnaient au pays de la «Téranga», nous sommes retournés à Radisson Blu et au parcours sportif sur la Corniche Ouest, pour recueillir les avis des usages, durant tout le séjour du Premier président noir des Etats-unis d’Amérique.
Les éléments du Gign et de la Police veillent toujours sur l’hôtel
A l’hôtel Radisson Blu, le personnel et les clients respirent, enfin, la liberté. Les mesures de sécurité draconiennes imposées, durant le passage de Barack Obama, sont presque levées. Même si une dizaine de policiers positionnés à l’entrée de l’hôtel, sans pression, assis sur un banc, minutions à terre, veillent toujours aux grains. Le tout dans une atmosphère de détente après trois jours d’enfer.
A quelques mètres de l’hôtel, un véhicule du Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale (Gign), vitres teintées, spécialisé dans les opérations de lutte contre le terrorisme et de la libération d'otages, est, également, gardé. Les éléments du Gign, assurent, maintenant, la sécurité de la délégation américaine encore à Dakar.
Au service d’accueil, le personnel est débordé du fait des derniers réglages pour les bons de sortie. D’autres clients, par contre, à la recherche de chambres, se font enregistrer. Le temps est précieux et pas question d’être diverti sur le séjour de Barack Obama.
Les secrets du séjour du président des Usa jalousement gardés au Radisson Blu
A la question de savoir comment le personnel de l’hôtel a vécu le séjour du président des Etats-unis ? Dans Quelle chambre dormait-il ? Est-ce que la recette a été bonne ? Une des trois personnes chargées de l’accueil rétorque : «Tout s’est bien passé. Il n’y a pas eu de problèmes. Maintenant, si vous voulez plus d’informations, il va falloir prendre rendez-vous avec le commercial. Vraiment, je ne peux pas répondre à vos questions. Je suis désolé », nous a-t-il rétorqué. Avant de confier : « Tout ceux qui accompagnaient Barack Obama sont rentrés. Vous voyez les deux Américains, là- bas (Ndlr : au seuil de la porte de sortie de l’hôtel), ils rentrent comme ça». La conversation prend fin.
Direction le parcours sportif. Sur les lieux, la joie se lit sur les visages. Si les uns ont du mal à reprendre le rythme, après deux jours de repos forcé, d’autres, gardent toujours de l’énergie.
Interpelé sur l’arrêté préfectoral les obligeant à plier bagages, pendant deux jours, Mbacké Guèye, moniteur du parcours sportif, a expliqué : « Pour quelqu’un qui a opté pour le maintien, s’il reste deux jours sans s’entraîner, ce n’est pas grave». Non sans préciser que la majeure partie des sportifs était informée de la mesure.
Mbacké Guèye : «Obama nous a fait perdre deux jours, qu’il nous laisse quelque chose de concret»
«Pour éviter des infiltrations dans nos rangs, ils (Ndlr : les autorités étatiques) nous ont demandé de différer les cours - ne serait-ce que deux jours. C’était le jeudi et le vendredi. Les sportifs ont compris et ils ont repris aujourd’hui. Même s’il fallait une semaine, ça ne nous dérangerait pas. En tout cas, moi, ça m’a permis de me reposer. Obama nous a fait perdre deux jours, qu’il nous laisse quelque chose de concret », a soutenu Mbacké Guèye.
Abondant dans le même sens, Oumar Ka, se réjouit du départ d’Obama vers l’Afrique du Sud. « Ça était difficile pour nous de rester deux jours sans s’entraîner. Mais, comme c’est une affaire de sécurité, il fallait être patient, et on s’est plié à l’arrêt du préfet de Dakar. On nous avait dit jusqu’à samedi, mais l’interdiction a été levée, aujourd’hui, on ne peut que s’en réjouir», a-t-il confié.
Tout le contraire pour son camarade, Racine Ndiaye, qui, dit-il, garde la forme après deux jours de repos forcé.