L'ABUS DE TÉLÉPHONE EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ DES FINANCES PUBLIQUES
UTILISATION IRRATIONNELLE DE L'OUTIL L'OUTIL DE TRAVAIL
Certains agents de l’Etat abusent du téléphone. Au Conseil régional de Fatick, l’administration a dû mettre sur pied un système pour rationnaliser les dépenses téléphoniques et mettre fin aux factures salées. Fonctionnaire ophtalmologue travaillant au Centre Bopp, Galo Kâ pense qu’il faut agir sur les mentalités et inculquer les valeurs de civisme aux citoyens.
Au Conseil régional de Fatick, il a fallu trouver un mécanisme pour pouvoir rationnaliser les dépenses de téléphonie. Selon Oumar Diouf, le chef de service des Affaires sociales de cette institution, les factures téléphoniques étaient très salées auparavant. «Les gens utilisaient abusivement le téléphone. D’ailleurs, le Conseil régional peinait à régler les factures compte tenu du fait qu’elles étaient très chères. Du Coup, on se retrouvait dès fois des semaines sans téléphone puisque la Sonatel nous coupait le téléphone, faute de paiement», explique-t-il.
C’est donc pour mettre un terme à «ce gaspillage» qu’un registre a été ouvert dans l’administration afin de recueillir tout appel, son auteur et l’heure où l’appel a été effectué. «Cela a permis de mieux rationnaliser les coûts», souligne-t-il. M. Diouf précise toutefois avec regrets que l’institution est retombée dans ses vieilles habitudes, dans la mesure où ce mécanisme de rationalisation des dépenses téléphoniques a finalement été abandonné.
Personnellement, il dit n’utiliser le téléphone qu’à des fins purement professionnelles. Chef du projet écotourisme au Conseil régional, il dispose d’une indemnité de téléphone d’un montant de 30.000 FCfa. «Sur le plan professionnel, je n’utilise que cette ligne de crédit, et si je l’épuise avant la fin du mois, ce qui est souvent le cas puisqu’elle est insuffisante, je me rabats sur mon téléphone privé», poursuit-il. Oumar Diouf déclare aussi qu’il n’utilise jamais le téléphone du bureau à des fins privées.
Professeur d’anglais au lycée Coumba Ndoffène Diouf, Biram Mbow affirme recourir au téléphone du bureau que dans le cadre des activités pédagogiques. «J’utilise très rarement ce téléphone et toutes les fois, c’est à des fins strictement professionnelles. Je n’en abuse pas du tout. Pour le reste, je prends mon téléphone privé. D’ailleurs, le censeur n’aime pas trop voir les enseignants se servir du téléphone de l’administration», martèle-t-il.
Pour l’ophtalmologue Galo Kâ, un agent de l’Etat travaillant au Centre Bopp, il faut conscientiser les populations pour changer les mentalités puisqu’en réalité, il s’agit, selon lui, de problèmes de comportements. «Il faut inculquer aux citoyens les valeurs, telles que le civisme, afin qu’ils considèrent les biens publics comme leurs propres biens», propose-t-il. M. Kâ soutient également ne faire usage du téléphone du bureau que dans le cadre des affaires administratives. «Quand c’est pour appeler un ami ou un parent, je prends mon propre téléphone. J’ai un téléphone pour cela», fait-il savoir.