L'AFFAIRE KARIM WADE DE 2012 À 2015
CHRONOLOGIE
Dakar, 23 mars 2015 (AFP) - Rappel des principales dates de l'affaire Karim Wade, fils et ancien ministre de l'ex-président sénégalais Abdoulaye Wade, condamné lundi à six ans de prison ferme pour "enrichissement illicite".
- 2012 - ELECTION DU PRESIDENT MACKY SALL -
Le 25 mars, l'ex-Premier ministre Macky Sall remporte le second tour de la présidentielle face au chef de l'Etat sortant Abdoulaye Wade. Une coalition d'organisations de la société civile et de partis politiques
s'était mobilisée pour empêcher le président sortant d'obtenir un 3e mandat.
Le président Macky Sall lance des audits sur la gestion controversée de l'ancien pouvoir et réactive la Cour de répression de l'enrichissement illicite (CREI), créée en 1981 et en sommeil depuis des années.
- 2012 - DEBUT DES AUDITIONS DE KARIM WADE -
Le 3 juillet, Karim Wade, qui avait été conseiller spécial de son père et cumulait les ministères de la Coopération internationale, des Transports aériens, des Infrastructures et de l'Energie, est auditionné par la
gendarmerie à Dakar sur la gestion du précédent pouvoir. Il sera entendu cinq fois jusqu'en décembre.
Plusieurs personnalités de l'ex-régime, dont le président du Sénat et l'ancien ministre de l'Intérieur, sont également auditionnées par la gendarmerie ou la justice sur leur gestion passée et leur patrimoine.
- 2013 - INCULPATION DE KARIM WADE -
Le 17 avril, Karim Wade est inculpé d'"enrichissement illicite" pour, ensuite, être incarcéré à Dakar. Il avait été interpellé deux jours auparavant par les gendarmes et placé en garde à vue, quelques heures après que ses avocats eurent remis au parquet spécial de la CREI des justificatifs de sa fortune. Le 16 octobre, il est une nouvelle fois inculpé d'enrichissement illicite et maintenu en détention dans un autre volet de l'affaire.
- 2014 - DEBUT DU PROCES -
Le 25 avril, l'ex-président Abdoulaye Wade rentre dans son pays: il l'avait quitté après sa défaite de 2012 et revient soutenir son fils. Le 31 juillet, Karim Wade comparaît devant la CREI, se présentant comme un
"prisonnier politique" au premier jour de son procès. Une dizaine de complices présumés, la plupart en liberté provisoire, comparaissent avec lui pour "enrichissement illicite et corruption".
Il est accusé d'avoir illégalement acquis, par le biais de montages financiers complexes, un patrimoine de 178 millions d'euros, constitué de sociétés au Sénégal et l'étranger, de comptes bancaires, propriétés immobilières et voitures de luxe, ce qu'il nie.
En septembre, Karim Wade accuse l'actuel chef de l'Etat Macky Sall de vouloir le faire condamner pour l'empêcher de se présenter à la prochaine présidentielle. Le 11 novembre, le procureur de la cour spéciale Alioune Ndao est limogé et remplacé par Cheikh Tidiane Mara.
- 2015 - CONDAMNATION DE KARIM WADE -
Le 4 février, devant des milliers de sympathisants de la coalition de l'opposition menée par son Parti démocratique sénégalais (PDS), Abdoulaye Wade se dit "prêt à donner" sa "vie" pour empêcher une condamnation de son fils et qualifie la CREI de "machin".
En janvier, Karim Wade avait observé une grève de la faim de quelques jours pour, selon ses avocats, "faire respecter ses droits". D'après ses partisans, il avait été auparavant "frappé et blessé" au tribunal, à la suite de son refus de comparaître "pour ne pas participer à une parodie de justice".
Le 17 février, le parquet requiert contre lui sept ans de prison ferme, plus de 380 millions d'euros d'amende, une privation des droits civiques et une confiscation de ses biens. Le 21 mars, deux jours avant le verdict, Karim Wade est choisi par le PDS comme son candidat pour la prochaine présidentielle. Le 23 mars, Karim Wade est condamné à six ans de prison ferme pour "enrichissement illicite".