L'AFP, LE PIT , ET LE GOUVERNEMENT

«On aurait aimé avoir des alliés beaucoup plus incisifs, beaucoup plus présents (….) j’estime qu’ils ne sont pas suffisamment présents dans la défense du gouvernement, dans le débat». Ces propos tenus, avant-hier, par Seydou Guèye, secrétaire général du gouvernement, par ailleurs, porte-parole de l’Alliance pour la république (Apr), dans un entretien accordé à nos confrères «Enquête»,  ont fait réagir des partis de la mouvance présidentielle. 

Pour Ibrahima Sène du Parti de l’indépendance et du travail (Pit), c’est un non-débat puisqu’il se prononce très souvent sur l’actualité. La dernière en date, selon lui, l’homologation des prix des denrées de première nécessité. 

Ibrahima Sène : «Il est risqué pour un allié de dire des choses sur lesquelles il n’est officiellement informé »

«Comment défendre le régime quand les alliés que nous sommes, nous ne savons pas ce que fait le gouvernement ? Depuis quand nous avons été informés ou même consultés sur des questions fondamentales que traite le gouvernement. Si on n’est pas informé, comment on peut se prononcer sur des situations qu’on ne connaït pas» s’est interrogé le chargé des questions économiques au Pit.

Portant la réplique à Seydou Guèye, M. Sène, dira : « Avant de s’offusquer de l’attitude des alliés, il faut d’abord prendre les dispositions qu’il faut pour pouvoir informer suffisamment et à temps les alliés sur les problèmes auxquels le gouvernement est confronté. En ce moment-là, chacun assumera ces responsabilités (…) Les supporters ne peuvent pas suffisamment supporter, s’ils ne savent pas sur quel pied danser». 

Le Doyen Amath Dansokho pense qu’«il est risqué pour un allié de dire des choses sur lesquelles il n’est officiellement informé ». 

En tout état de cause, M. Sène, soutient qu’«on ne peut pas reprocher à quelqu’un de ne pas faire une chose dont il ignore les tenants et les aboutissants». 

Abondant dans le même sens, Zator Mbaye, responsable des jeunes de l’Afp, se pose la question de savoir : ce que Seydou Guèye entend par défendre le président de la République ?

«Aujourd’hui, nous sommes dans une large coalition qui s’appelle ‘Benno bokk yakaar’. La participation de l’Afp est sans conteste. Nous jouons un rôle essentiel dans le cadre de la consolidation de cette coalition (…) Aujourd’hui, nous jouons le rôle qui est le notre.  Dans le gouvernement, nous avons un représentant qui, aujourd’hui, tout le monde l’a vu, avec le ministère qu’il occupe, porter  la parole de président partout. Au niveau de l’Assemblée nationale, nous essayons autant que faire se peut de marquer de notre empreinte le fonctionnement et la vie de cette institution » s’est défendu le député avant de poursuivre : «Il faudrait que les gens comprennent que nous sommes dans une alliance où chaque formation politique a sa spécificité, sa manière de faire et de voir. Mais cela ne veut pas dire que nous ne soutenons pas ou ne défendons pas le Président» 

Zator Mbaye : «l’Afp ne se prononcera jamais sur des questions de bas étages» 

Fustigeant le manque de communication au sein de la coalition «Benno bokk yakaar», le progressiste souligne que chaque allié essaie autant que peut se faire d’apporter sa modeste contribution.

Toutefois, a précisé Zator Mbaye, «l’Afp ne se prononcera jamais sur des questions de bas étages, telle que l’homosexualité».