L'AFRIQUE PERD 2% DE CROISSANCE CHAQUE ANNÉE
IMPACT DU DÉFICIT D’INFRASTRUCTURES SUR L'ÉCONOMIE
Le mauvais état des infrastructures porte un sacré coût au développement économique de l’Afrique. Qui perd chaque année 2% de croissance économique. Le Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA) lancé par le NEPAD sera une réponse à cette problématique.
Le Sénégal accueille du 14 au 15 juin le sommet du NEPAD (Nouveau partenariat africain pour le développement de l’Afrique) sur le financement des infrastructures en Afrique.
Cette rencontre de Dakar va réunir les décideurs des secteurs publics comme privés pour se pencher sur la lancinante question des infrastructures. Selon une étude de la Banque Mondiale, le mauvais état des infrastructures fait que l’Afrique perd chaque année 2% de sa croissance économique. En plus, sa productivité est réduite de plus de 40%. Ainsi, le principal défi de la rencontre de Dakar est de vaincre le déficit des infrastructures qui reste un handicap sérieux pour le développement.
En marge de ce sommet, le NEPAD a organisé hier, à l’intention du collectif des journalistes économiques du Sénégal (COJES), un atelier d’information et de sensibilisation.
Le manque notoire d'infrastructures est surtout ressenti dans les secteurs du transport, de l’eau, de l’électricité et des technologies de l’information et de la communication. D’après le Conseiller spécial du président de la République, chargé des infrastructures, Ibrahima Ndiaye, sur le volet transport, l’Afrique a une densité de 7 km/100 km2 avec 40% des routes en mauvais état.
S'agissant des voies ferroviaires, beaucoup de pays africains n’en disposent pas. D'ailleurs l'on ne retrouve en Afrique que 80 000 km de rail. En ce qui concerne l’énergie, renseigne toujours Ibrahima Ndiaye, l’Afrique participe à hauteur de 7% de la production mondiale. Paradoxalement, l’Afrique consomme moins de 3% de l’énergie produite dans le monde.
Par ailleurs, le sommet de Dakar permettra aux décideurs du continent de prendre en compte cette problématique à travers le Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA).
15 millions d’emplois créés
Ce programme, selon le spécialiste en chef de l’intégration régionale à la Banque africaine de développement (BAD), Gabriel Mougani, vise à “interconnecter et intégrer le continent” afin de mieux favoriser le commerce intra régional. Les projets du PIDA concernent notamment les transports, l’énergie, l’eau et les TIC pour un montant de 68 milliards de dollars pour la période 2012-2020. Sur ces 68 milliards de dollars, 30 milliards sont déjà disponibles et 38 milliards sont à chercher auprès des bailleurs et du secteur privé.
“Les projets qui seront présentés à la communauté internationale présentent un degré d’avancement très important. L’Afrique compte sur ses partenaires extérieurs mais privilégie la mobilisation des ressources internes”, soutient le ministre, conseiller économique du président de la République, Gnounka Traoré Diouf. Le PIPAD, ajoute M. Gabriel Mougani, va permettre de créer 15 millions d’emplois dans le continent mais aussi de faciliter l’accès à l’électricité de 800 millions de personnes supplémentaires en Afrique.