L'AMBASSADEUR DU ROYAUME-UNI, JOHN MARSHALL ENCOURAGE LE SENEGAL
TRANSPARENCE DANS LES INDUSTRIES MINIERES
Au mois de mai dernier, le Royaume-Uni et la France ont annoncé qu’ils adhéreront à l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie), la norme mondiale qui a pour objectif de renforcer la transparence liée aux ressources pétrolières, gazières et minières. La démarche de la Grande-Bretagne découle de notre présidence du G8 cette année, lorsque le Pm David Cameron a promis de faire progresser le commerce, de veiller au respect des obligations fiscales et de promouvoir une transparence accrue.
Pour quelles raisons cible-t-on ces domaines et pour quelles raisons a-t-on choisi ce moment ? Eh bien le commerce, la fiscalité et la transparence sont des questions qui sont essentielles pour la prospérité à travers le monde. Elles font partie du fil d’or’ des conditions qui permettent aux économies ouvertes et aux sociétés ouvertes de stimuler la prospérité et la croissance pour tous. A cet effet, la transparence et la responsabilité sont d’une importance capitale. La vision est de s’assurer que les recettes générées par le pétrole, le gaz et les mines aident les pays en développement à tracer un chemin pour la croissance durable, au lieu d’alimenter les conflits et la corruption.
L’Itie, une approche volontaire qui vise à fixer une norme mondiale dans ce domaine, a été instituée en 2003 pour aider à lutter contre la corruption, améliorer la gestion des recettes générées par le pétrole, le gaz et les mines et veiller à ce que les populations à travers le monde partagent les retombées économiques des ressources naturelles dans leur pays. L’Itie est pertinente tant pour les riches que pour les démunis, de la Norvège au Nigeria en passant par l’Australie et l’Azerbadjian. La Grande-Bretagne, la France, les Etats-Unis et l’Italie se sont tous maintenant engagés pour faire acte de candidature dans un futur proche et nous espérons voir un nombre de plus en plus important de pays en développement se joindre à nous.
Les pays se portent volontaires pour mettre en œuvre l’Itie par le biais d’une coalition composée de gouvernements, de sociétés et d’organisations de la société civile (un Groupe Multi-parties prenantes). Le processus fixe une norme obligeant les sociétés à rendre publics leurs paiements et les gouvernements à divulguer les recettes générées par les industries extractives. Vingt-trois pays répondent déjà aux normes arrêtées par l’Itie et seize autres ont fait acte de candidature. Au Nigeria, qui est le premier pays africain à rendre la communication de rapports juridiquement contraignante, des audits effectués sur une période de dix ans ont révélé d’énormes écarts entre les paiements et les recettes déclarés. A ce jour, ces informations ont permis au Secrétariat de l’Itie au Nigeria de recouvrer plus 400 millions de dollars dus par les entreprises pétrolières et gazières au gouvernement, et rendu possible l’utilisation de ces fonds pour la construction d’écoles, d’hôpitaux et de routes. Par ailleurs, le respect des normes arrêtées par l’Itie a permis au Nigeria de rehausser son profil aux yeux des investisseurs et la crédibilité renforcée du pays a donné lieu à une augmentation significative de l’investissement direct étranger.
Je me réjouis que le Sénégal cherche à adhérer à l’Itie et j’accueille favorablement les progrès rapides réalisés au cours de ces derniers mois. M. le Président Macky Sall a signé les décrets portant officiellement création du Groupe Multi-parties prenantes et nommant un Haut fonctionnaire pour superviser la mise en œuvre de l’Itie au mois de juin. Le Sénégal a introduit une requête pour un statut de candidat le 23 juillet, après avoir rempli les critères d’éligibilité. Une décision du Secrétariat de l’Itie se rapportant à la demande est attendue incessamment. Le statut de membre de l’Itie génèrera des retombées concrètes pour le Sénégal et permettra de veiller à ce que ses ressources minières soient pleinement mises à profit pour soutenir le développement du pays. L’Itie, c’est une question de responsabilité. Les gouvernements ont la responsabilité de veiller à ce que les populations tirent avantage de leurs ressources naturelles. Les sociétés ont comme responsabilité de se comporter en tenant compte de la pérennité et en soutenant les pays dans lesquels elles interviennent. La société civile, y compris les médias, partage la responsabilité de contraindre aussi bien les gouvernements que le secteur privé à la reddition de compte. L’Itie nous fournit les instruments qui nous permettent de le faire. Nous espérons, en tant que pays ayant des intérêts importants dans le secteur du pétrole, du gaz et des mines au Sénégal, collaborer avec l’industrie, le gouvernement et la société civile afin de soutenir l’Itie.
Son Excellence Monsieur John MARSHALL
Ambassadeur de Grande-Bretagne