LARMES ET ÉMOTIONS
Un scientifique a cherché à savoir si les larmes étaient différentes dans leurs configurations selon les raisons pour lesquelles on pleure. Et il a trouvé qu’effectivement, quand on verse des larmes pour avoir cogné le coin d’une table basse ou parce qu’on a reçu une gifle monumentale, les larmes différent.
Dommage que cette trouvaille est récente. Sinon, on aurait pu savoir si, en 1984, Niasse a effectivement commis ce geste vraiment déplacé ou a bousculé son jeune frère ou lui a envoyé un uppercut comme d’autres l’ont témoigné.
Sans doute, avec les résultats probants de cette analyse microscopique des larmes, Diouf ne se serait pas permis à écrire ce qu’il a consigné dans ses mémoires. DLK n’aurait aucune raison de démentir. Et Niasse ne serait pas toujours décrit comme un boxeur.
Diouf a manqué de tact pour avoir été le seul présent à ce bureau politique houleux de 1984 à décrire ce qui s’est passé et à écrire qu’il s’agissait d’une gifle, un geste aussi humiliant. Vrai ou faux ?
Bien sûr, on comprend qu’il ne pouvait taire cette affaire dans ses mémoires. Pourquoi n’a-t-il écrit que Niasse avait bousculé DLK ou l’avait frappé ? Cela aurait sauvé les apparences dans le cadre d’une valeur cardinale au Sénégal : la soutoura, cette forme de pudeur collective qui nous permet d’éviter les humiliations publiques.
Les protagonistes de cette vielle affaire ne pardonneront pas à Abdou Diouf de faire saigner de vieilles blessures. Déjà Djibo Ka exprimé à juste raison sa colère.
A propos de larmes, celles versées par Zinédine Zidane dans le document réalisé par Eric Cantona sur les internationaux français d’origine étrangère ont permis de découvrir un Zizou que l’on ne soupçonnait pas.
Ecorché vif, sanguin, professionnel qui ne s’embarrasse pas d’effusion sur un terrain de foot. Zizou était tout cela pour le spectateur. Il était l’un des meilleurs footballeurs du monde à avoir reçu le plus de cartons rouges. Il a fini sa carrière à la suite d’une expulsion en finale de coupe du monde après son violent coup de tête contre le vilain Materazzi.
Cet accès de folie avait fait croire que l’homme était une boule de nerf sans conscience ne pensant qu’à gagner. Dès lors qu’il sort de son état de joueur, il devenait un petit délinquant qui règle ses comptes à coups de poing ou pire.
Et voilà on découvre Zidane qui écrase une larme en pensant à son père, ouvrier ayant participé à la construction du stade dans lequel il a inscrit ses plus belles performances de footballeur. Son père a été sans doute très ému de découvrir son fils si sensible.
Les larmes sont l’expression d’émotions fortes. On devrait en verser davantage. Bien sûr les larmes de crocodile ne sont pas souhaitées.