L'ATAT MISE SUR 1,5 MILLIONS DE TOURISTES A L'HORIZON 2016
REDYNAMISATION DU SECTEUR TOURISTIQUE
Le gouvernement du Sénégal, à travers le ministère du Tourisme, table sur 1.5 million de touristes à l’horizon 2016. Face à une stagnation, voire une régression du taux de pénétration de la destination Sénégal qui tournait autour de 1 million de touristes en 2011, le Sénégal a enregistré 900.000 touristes en 2012, suite logique des tensions électorales dans le pays. Le secteur privé table sur 40.000 lits pour booster davantage la destination en augmentant la capacité d’accueil des hôtels. L’Etat du Sénégal compte également sur l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd) pour mieux booster le secteur. Etat des lieux d’un secteur dynamique, en perpétuelle mutation.
L’industrie touristique est un secteur transversal qui a suscité l’implantation de nombreuses agences de voyages, de tourisme et de transports. Mais le constat est là, plusieurs agences de voyage ne font plus la promotion du secteur touristique. Ils font seulement de la billetterie, c'est-à-dire la vente de billets aux clients qui souhaitent voyager. Ce qui peut expliquer en quelque sorte, la baisse de l’attractivité de la destination Sénégal. Le secteur du tourisme, considéré comme l'une des mamelles de l'économie sénégalaise, traverse une mauvaise passe. Dans la région de Saint-Louis, des licenciements ont été signalés récemment dans trois réceptifs hôteliers, signe parmi tant d'autres que cette région peine encore à profiter de ses énormes potentialités dans ce domaine. En outre, la fréquentation des sites hôteliers a connu une forte baisse ces derniers temps. Cette mauvaise passe s'explique certes par la crise économique qui n'épargne aucun pays, mais comme facteur aggravant, les acteurs indexent "l'anarchie" qui est notée dans ce secteur. Selon des chiffres officiels dont ils font état, l'activité a connu une baisse de 20 à 30 pour cent en 2013, comparativement à 2011 et 2012. Cela s'est traduit, en conséquence, par des mesures de redressement ayant abouti à des licenciements dans trois réceptifs de la capitale du nord. D'autres contraintes pèsent également sur le bon développement du secteur dont les activités sont parasitées par les vendeurs à la sauvette et les faux guides touristiques.
FACTEURS BLOQUANTS. Autant de phénomènes qui expliquent le fait que le Sénégal ait perdu son statut de première destination touristique d’Afrique de l’Ouest. Tout cela s’explique par une communication inadaptée ou inexistante faite ces dernières années, une image vieillotte, des supports officiels (site internet, affiches et PLV institutionnels) désuets… Peu de démarchages ou démarches inadaptées sur de nouveaux marchés. Et pour faire face à ce problème, une présence de qualité doit être proposée aux prochains salons du tourisme et renouvelée à l’occasion d’autres manifestations internationales majeures. Beaucoup de personnes estiment que de gros efforts doivent être rapidement faits afin de sauver la prochaine saison. La phase études et tâtonnement doit prendre fin car les acteurs du tourisme et le gouvernement veulent du concret pour redorer ce secteur en mal.
Le rapprochement du secteur du transport aérien avec celui du tourisme est une très bonne chose. Cela va sans doute permettre le développement de ces deux secteurs indissociables, selon des acteurs touristiques. Bien que ces dix dernières années, le département du tourisme ait été jumelé à l’Artisanat, aux Sénégalais de l’extérieur, à la Culture, aux Loisirs.
AMBITIEUX OJECTIFS NON ATTEINTS. Déjà en 2010, en association avec d’autres participants, le gouvernement du Sénégal tablait autour de 1,5 million de touristes. Ces objectifs nécessitaient cependant l’addition de 20 000 lits sur l’ensemble du pays plus que le double de la capacité en 2000. Pour atteindre ces objectifs ambitieux, le Sénégal a cherché à stimuler la demande et attirer des investissements significatifs. Et pour ce faire, il a renforcé le dialogue entre les secteurs public et privé et les acteurs locaux, et en parvenant à un consensus au sein du gouvernement sur les avantages d’un secteur touristique élargi. Un cadre politique solide pour le tourisme aura également des implications positives sur l’environnement des affaires.
Le tourisme est certes un secteur d’activités rentable et le Sénégal semble être l’une des destinations favorites de l’Afrique de l’Ouest. Mais le taux de pénétration de la destination Sénégal est de plus en plus bas. Le tourisme jadis florissant commence à perdre de son éclat. Non seulement les billets sont jugés trop chers, mais les places aussi sont limitées, d’où l’incapacité de pouvoir satisfaire la demande des clients désireux d’aller au-delà de Saly.
De l’avis de certains hôteliers de la place, le problème se situe au niveau de la crise économique et de la cherté de la vie. Ce sont des phénomènes qui poussent les touristes européens à revoir leurs destinations. Selon nombre d’acteurs, non seulement la vie est chère, mais en plus, les autorités ne font rien pour améliorer les conditions de vie. Déjà, les moyens de communication ne suffisent pas. Mais en plus, le ciblage devrait être revu et élargi au maximum car principalement orienté vers l’Europe au détriment des pays anglophones. Cependant, compte tenu des dysfonctionnements constatés, il est apparu nécessaire de procéder à un assainissement du secteur.
RAPPELS FACTUELS. Le secteur du tourisme a fortement été promu par les autorités sénégalaises au cours des années 1970, et a connu un essor considérable. Il est devenu l’une des premières sources de devises pour le pays. En 2000, les revenus du tourisme étaient en seconde place au Sénégal, après le secteur de la pêche et avant celui des arachides et des phosphates. Le tourisme avait dès lors entraîné la création de 12 000 emplois directs, et 18 000 emplois indirects, et a contribué à hauteur de 2,5% du PNB. Contrairement à d’autres destinations africaines, Saly a également attiré un marché local résidentiel et touristique. Entre 1975 et 1997, le Sénégal est passé de la 7ème à la 16ème place dans le classement de l’Organisation mondiale du tourisme (Omt) concernant les vingt premières destinations africaines.
Le taux annuel de croissance en nombre de visiteurs était de 6,7 % de 1996 à 2000 et de seulement 4, 7 % entre 1990 et 2000. En comparaison, l’Organisation mondiale du tourisme (Omt) estime que, pendant les quinze dernières années, le nombre de touristes internationaux au niveau mondial a plus que doublé pour atteindre 698 millions, et ceux de l’Afrique sont passés de 9,7 à 26,9 millions, donnant un taux moyen de croissance annuelle de 7 %. En 2001, l’accès aérien pour le Sénégal a été affecté non seulement par les évènements du 11 septembre, mais aussi par l’annulation des opérations d’Air Afrique, Sabena et Swissair… L’accès aérien pour l’Europe en général et surtout Paris est maintenu par des vols quotidiens d’Air France et des vols réguliers d’Air Sénégal International, par les nouvelles compagnies aériennes suisses et belges, ainsi qu’un plus grand recours aux vols charters.