LATIF NE S’Y RETROUVE PAS
RAPPORT DU CESE SUR L’EFFICACITÉ DES INSTRUMENTS DE PROMOTION DE LA BONNE GOUVERNANCE

La Commission du genre, de l’équité et de la bonne gouvernance du Conseil économique, social et environnemental (Cese) a présenté son rapport sur ‘’l’efficacité des instruments de promotion de la bonne gouvernance dans la rationalisation des ressources publiques’’. Le ministre de la Promotion de la Bonne gouvernance, invité, a émis plusieurs griefs sur le rapport qu’il juge critique et en déphasage avec la politique des autorités.
En clôture de la 2ème session ordinaire du Cese, la Commission du genre, de l’équité et de la bonne gouvernance a invité le ministre chargé de la Promotion de la Bonne gouvernance, Abdou Latif Coulibaly, à la présentation de son rapport sur «l’efficacité des instruments de la promotion de la bonne gouvernance dans la rationalisation des ressources publiques». Dans ce document, Birahim Seck et les membres de la commission ont fait un état des lieux pointu sur la situation de la bonne gouvernance au Sénégal. Entre corruption, concussion et inefficacité des textes, le rapport a dénoncé un statu quo dans la bonne gouvernance au Sénégal.
«Pour le moment, nous estimons que la bonne gouvernance, ce n’est que de la théorie et nous voulons que très vite les choses aillent sur la pratique. C’est pourquoi nous avons insisté de manière un peu lourde pour montrer les préoccupations du peuple», indique Marie Madeleine Pinto Diouf, présidente de la commission.
Pour que la bonne gouvernance soit une réalité dans notre pays, elle demande qu’il y ait séparation des pouvoirs et que chaque pouvoir ait les moyens d’assumer son rôle. Marie Madeleine Pinto Diouf demande aussi de donner à la population la possibilité d’avoir un contrôle sur ce qui se fait en promouvant la participation citoyenne, et qu’il y ait la transparence, la reddition des comptes pour que nos gouvernants aient l’habitude de rendre compte par des moyens divers.
«En deux ans, on a beaucoup fait»
Par rapport à toutes ces interpellations, le ministre Abdou Latif Coulibaly a déclaré que le rapport de cette commission du Cese est largement en-deçà de la volonté du Président. «Sur la transparence minière, on ne voit pas ce qui est fait clairement dans le rapport alors que le Président a décidé la réforme du code minier. Notre pays a adhéré à l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie), mais tout cela n’apparaît pas dans votre rapport, comme le projet de loi sur la déclaration de patrimoine qui sera voté le 06 décembre», laisse entendre Abdou Latif Coulibaly.
Pour démontrer que les choses avancent dans le domaine de la bonne gouvernance, le ministre confie : «nous avons beaucoup à faire, mais en deux ans on a beaucoup fait». Pour lui, au plan international, le Sénégal a des résultats probants car en 2013, l’indice Mo Ibrahim sur la démocratie et la bonne gouvernance classe notre pays 10ème en Afrique et 3ème en Afrique de l’Ouest. Et le ministre de dire que cet instrument est plus rigoureux que le Doing Business qui n’a qu’une appréciation libérale au profit des hommes d’affaires.