LDC: SIMEONE, SEEDORF ET LE CROISEMENT DES COURBES
L'Atletico Madrid de Diego Simeone, en plein essor, peut rêver des quarts de la Ligue des champions avant son huitième de finale retour mardi contre le Milan AC, dont l'entraîneur Clarence Seedorf, vieille connaissance du technicien argentin, tente d'endiguer le déclin.
Vainqueur 0-1 à San Siro, l'"Atleti" est en position favorable pour la seconde manche mardi soir (19h45 GMT) au stade Vicente Calderon. Et en cas de qualification, la courbe ascendante des Colchoneros pourrait croiser celle du club septuple vainqueur de la C1, dos au mur pour sauver sa saison.
. Simeone-Seedorf, une vie entre Madrid et Milan
Dix-sept ans ont passé depuis la dernière fois que l'Atletico a figuré en quart de finale de Ligue des champions. Et dix-sept années se sont écoulées depuis que Simeone et Seedorf, alors joueurs, se sont affrontés pour la première fois lors d'un derby entre l'"Atleti" et le Real en 1997.
Plus tard, l'Argentin et le Néerlandais ont tous les deux joué à Milan, où le premier a porté les couleurs de l'Inter quand le second, un temps intériste, a brillé sous la tunique du Milan AC en remportant notamment deux Ligues des champions (2003, 2007).
Ces deux trophées sont venus s'ajouter à ceux conquis avec l'Ajax Amsterdam (1995) et le Real Madrid (1998) qui font de Seedorf le "spécialiste", seul joueur vainqueur du prestigieux trophée européen sous trois maillots différents.
En conséquence, le natif du Surinam a du mal à se contenter d'un rôle de figurant dans cette compétition. Il devra s'appuyer sur son expérience de joueur pour tenter de désinhiber ses plus jeunes éléments.
Simeone, de son côté, n'a jamais soulevé la C1 mais connaît les exigences des compétitions continentales: il a gagné la Coupe de l'UEFA avec l'Inter (1998) en tant que joueur, puis la nouvelle version de la C3, l'Europa League, peu après son arrivée sur le banc de l'Atletico (2012).
. La hargne de Simeone, le calme de Seedorf
Milieu de caractère, l'entraîneur Diego Simeone a transmis cette hargne à son équipe, invaincue en sept matches de C1 cette saison et actuellement deuxième du Championnat d'Espagne, trois points derrière le Real.
"Je veux gagner et j'en veux toujours plus, dans toutes les situations", dit-il volontiers.
Formant un bloc compact en 4-4-2 ou 4-5-1, ses joueurs se livrent jusqu'au bout, à l'image du fougueux attaquant hispano-brésilien Diego Costa, unique buteur à l'aller d'une tête en toute fin de match (83).
La force de Seedorf, pour sa part, réside surtout dans son calme face à la tempête. Après le non-match contre l'Udinese samedi avec une équipe remaniée (1-0), le "Professeur" a demandé à ses joueurs de vite "tourner la page".
Certes, le style de jeu qu'il souhaite imposer au Milan ne saute pas encore aux yeux, mais il est vrai que le 4-2-3-1 du Néerlandais, débutant sur le banc, ne s'ébroue que depuis deux mois.
. Le club de l'avenir contre celui du passé ?
Ce match pourrait bien être le dernier en Europe avant plus d'un an pour le Milan, qui est très loin des places qualificatives en Serie A.
Mais l'AC Milan est déjà revenu de plus loin: absent des coupes d'Europe entre 1997 et 1999, il a su rebondir pour conquérir deux nouvelles Ligues des champions (2003, 2007), une compétition inscrite dans l'ADN du club.
"C'est une très grande institution du football. Elle est habituée à jouer cette compétition", a prévenu Simeone lundi.
L'Atletico, lui, n'a connu qu'une finale de C1, perdue en 1974, mais il a effacé ce traumatisme en amassant deux Europa Leagues et deux Supercoupes d'Europe depuis 2010.
Et avec Simeone aux commandes, il vise désormais beaucoup plus haut.