LE BAYERN ET GUARDIOLA À L’ÉPREUVE DE L’ÉCHEC
LIGUE DES CHAMPIONS
Le Bayern Munich et Josep Guardiola doivent surmonter la plus terrible humiliation de leur histoire, subie mardi face au Real Madrid (4-0), pour lever les doutes sur le style de jeu imposé par l'entraîneur catalan au géant bavarois.
Le terme débâcle revenait comme un refrain dans la presse allemande où le Süddeutsche Zeitung parlait même de soirée de "torture" qui "a altéré" le bilan d'une saison pourtant lancée sur des bases exceptionnelles avec le braquage en temps record de la Bundesliga.
Face au "plus vite, plus haut, plus fort" de Ronaldo and Co, le tenant du titre a été dépassé, enregistrant son revers le plus cuisant sur la scène européenne, qui plus est devant son public et en demi-finale d'une Ligue des champions.
Guardiola, l'homme aux 14 trophées conquis en quatre ans avec le Barça, dont deux triomphes européens, n'avait jamais vécu une telle déroute, d'autant plus douloureuse qu'infligée par l'ennemi madrilène.
Système de jeu à revoir ? Guardiola doit-il repenser sa philosophie de jeu, ce style axé sur la possession du ballon (encore 64% contre 37 au Real) ? La question, posée déjà après la défaite à Madrid (1-0), était sur toutes les lèvres au lendemain de l'élimination.
- 'Erreur tactique' -
L'échec, Guardiola l'a assumé mardi en tant qu'entraîneur. "On a mal joué et j'en prends la responsabilité. J'ai commis une erreur tactique", a-t-il concédé, en référence particulièrement à son choix d'associer Toni Kroos à Bastian Schweinsteiger en milieux défensifs.
Mais pour la philosophie de jeu, pas question de changement, pas même une once de football total dont l'Allemagne est très friand.
A 43 ans, le Catalan reste convaincu que la possession du cuir est la clé de la réussite. Ce système avec lequel il a grandi depuis son arrivée à 13 ans au centre de formation de Barcelone. Qu'il a appliqué ensuite avec succès durant ses "quatre glorieuses" aux commandes du Barça. Et dans lequel il a tenté d'intégrer les Ribéry et Robben dès son arrivée en Bavière l'été dernier.
"Mais bien sûr, on peut se demander si nous avons les bons joueurs pour jouer ce style de jeu", a-t-il glissé. Comme un appel à ses dirigeants à envisager quelques modifications durant la période estivale, notamment dans une défense dépassée par la vitesse madrilène.
L'arrivée du buteur Robert Lewandowski va probablement apporter une solution à la pointe de l'attaque où Mario Mandzukic n'a pas pesé durant le double choc avec les Madrilènes, pas plus que Thomas Müller.
Mais le plus important est certainement le retour de blessure de Thiago Alcantara. L'ex-Barcelonais a exactement ce dont a besoin le coach: l'intelligence du jeu, une technique parfaite et les coups de pattes de génie qui peuvent déstabiliser l'adversaire, ce qui a cruellement manqué contre Ronaldo and Co. Et ce que n'a pas encore apporté le jeune Mario Götze...
En attendant ? "Il faut arrêter de se poser des questions sur les systèmes et se bouger le cul", a lancé Müller. Car à défaut de triplé, le champion d'Allemagne a encore un doublé à défendre avec la finale de la Coupe nationale le 17 mai à Berlin.
Guardiola doit trouver les mots pour relancer ses troupes car l'adversaire, Dortmund, qui a lui fait trembler le Real en quarts avant d'infliger un 3-0 au Bayern à Munich en Bundesliga, veut saisir l'unique trophée encore disponible.
Pour cela, le Catalan a deux semaines et deux matches de Bundesliga -samedi à Hambourg puis une semaine plus tard contre Stuttgart- pour justifier sa ligne de pensée...