LE BOYCOTT DES TRANSPORTEURS REPREND A MINUIT
ROUTE TRANSGAMBIENNE

Après une pause pour permettre aux fidèles de se rendre dans les différentes cités religieuses pour célébrer le maouloud. C’est aujourd’hui jeudi, à minuit, que les deux syndicats de transport routier reprennent le mot d’ordre de boycott du trafic entre la Gambie et le Sénégal.
Le patron du syndicat national des transporteurs Gora Khouma, à travers une déclaration à la presse, confirme l’arrêt du trafic entre le Sénégal et la Gambie à partir de mi- nuit, ce jeudi. Il souligne, en effet, que leur syndicat n’ayant pas été convié à la rencontre entre une délégation gambienne et les autorités sénégalaises, les décisions prises à cet effet ne les engagent pas.
Une semaine après le démarrage de la grève, nous avons fait un tour à Keur Ayib, point d’ancrage du blocus du trafic entre le Sénégal et la Gambie. Trouvé assis sous l’ombre de son camion en stationnement depuis le premier janvier, Cheikh Mbacké Dieng rumine sa colère, après la galère vécue depuis une semaine. Par contre, il est de tout cœur avec les responsables syndicaux qui ont décrété le mot d’ordre de grève.
Ce sont les chauffeurs qui, excédés par les tracasseries vécues en terre gambienne, ont sollicité l’intervention des syndicalistes, notamment Gora Khouma, secrétaire général du syndicat des travailleurs du transport routier affilié à la Cnts/Fc, a indiqué notre interlocuteur qui ne regrette rien des actes posés.
Le problème, selon Cheikh Mbacké Dieng qui salue soutien des populations de Keur Ayib, est que les autorités gambiennes veulent imposer aux chauffeurs de payer la traversé du bac et les contraventions en francs Cfa. « C’est dire que la traversée nous coûte deux fois plus chère en Cfa que si nous devons payer en Dalasis », trouve M. Dieng.
Quant à Abdourahmane Dieng, secrétaire général adjoint du Sttrs, syndicat affilié à la Cnts/Fc, il trouve bizarre que les Gambiens rejettent tout d’un coup leur propre monnaie et réclament le franc Cfa.
Le camion qui pèse 50 tonnes payait 2.700 Dalasis, 35.000 en francs Cfa. Actuellement le même camion doit payer 54.000 FCfa qui équivaut à 4.050 Dalasis. « Vous voyez donc la différence. Il y a une augmentation vertigineuse », a souligné Abdourahmane Dieng, qui interpelle l’Etat du Sénégal qui, à son avis, devrait s’occuper de cette question au lieu de laisser faire.
Il salue le fait que la question ait rapproché les deux grands responsables de syndicaux que sont Gora Khouma et Alassane Ndoye unis pour défendre l’intérêt des transporteurs.
La solution durable, selon lui, reste la réalisation de la voie de contournement Tambacounda-Kolda- Ziguinchor qui est la seule alternative viable pour résoudre les problèmes rencontrés pour la traversée du bac en Gambie. Ce chantier est synonyme de développement en ce sens que c’est beaucoup d’argent qui est laissé en Gambie avec la traversée du bac, entre autres.
L’adjoint au secrétaire général du Syndicat des travailleurs du transport routier du Sénégal (Sttrs) se félicite des efforts de la police et de la gendarmerie frontalières qui, depuis le début des événements, veillent sur la sécurité des chauffeurs et de leur matériel.
Pierre Gomis dit Mbakhane n’est pas contre un accord avec les Gambiens ; qui ne lèserait personne. Il regrette cependant que la partie gambienne refuse d’assister aux rencontres.