LE CAS KARIM FAIT CAPOTER LA RENCONTRE
AUDIENCE ENTRE LE PAPE DU SOPI ET LE FRONT PATRIOTIQUE HIER
Manifestement d’attaque, Me Abdoulaye Wade a entrepris de secouer ses ouailles afin d’exercer une pression sur le Président Macky Sall et son régime. Vingt quatre heures après avoir présidé le Comité directeur de son parti, le pape du Sopi a convoqué hier après-midi ses alliés réunis au sein du Front patriotique pour la défense de la République pour les appeler à la radicalisation du combat contre les tenants de l’actuel pouvoir. Seulement, la rencontre s’est terminée en queue de poisson et les choses ont failli tourner au vinaigre entre certains membres du Front (Woré Sarr, Saër Guèye et Ousmane Faye). A l’origine des bisbilles : Karim Wade.
En léthargie depuis quelques mois, le Front patriotique pour la défense de la République regroupant des partis de l’opposition a repris du service hier grâce à Me Abdoulaye Wade. L’ancien président de la République, qui, ces dernières quarante-huit heures fait feu de tout bois, a convoqué hier ses alliés politiques en vue de faire front commun contre le régime. Entouré de plusieurs membres du Comité directeur du Pds et des dirigeants des différents mouvements de soutien à Karim Wade, l’ancien chef de l’Etat a reçu un Front particulièrement dégarni. D’autant que Abdoulaye Baldé, Djibo Leyti Kâ et Mamour Cissé qui ne partagent pas la manière dont est managée la structure (coordonnée par Mamadou Diop Decroix) ont brillé par leur absence à la rencontre d’hier. Du coup, seuls certains leaders de partis lilliputiens se sont retrouvés de 18 heures à 21 heures passées face à un Me Abdoulaye Wade très va-t-en guerre.
Très en verve, le chantre du Sopi a d’emblée campé le décor en annonçant la dynamique de la rencontre. Ainsi, il a demandé à Mamadou Diop Decroix et consorts de mettre sur place un comité de lutte qui va installer la peur dans le camp du pouvoir et renverser les rapports de forces. Autrement dit, il est attendu du Front qu’il mène des actions concrètes sur le terrain, en plus d’occuper les médias dans l’optique de ne pas perdre la bataille de la communication. C’est dans ce cadre que s’inscrit, selon l’ancien président de la République, le meeting de mobilisation que les libéraux comptent organiser le 22 novembre, avec ou sans autorisation de l’autorité. Comme lors du Comité directeur du Pds, Me Wade est longuement revenu sur le procès de son fils (Karim Wade) et le dossier Arcelor Mittal, non sans réitérer ses graves accusations d’enrichissement contre Aliou Sall (frère du Président Macky Sall) dans le secteur du pétrole.
«KARIM N’EST PAS PLUS REPRESENTATIF QUE BALDE»
A la suite de l’ex-locataire du Palais de la République, un leader de parti du nom de Ousmane Faye (il dirige le Psd/R Jant-bi) est intervenu pour décrier le management de Mamadou Diop Decroix et le mode de fonctionnement de la structure qui est parasitée par les mouvements de soutien à Karim Wade.
Pour Ousmane Faye, « Decroix a totalement dévoyé le sens de la structure qui ne se préoccupe que de l’affaire Karim Wade. Pour se donner un semblant de légitimité et conserver son poste de coordonnateur, il a coopté tous les responsables des mouvements de soutien à Karim et leur donne la parole lors des rencontres.
Conséquence, on ne parle que de Karim. C’est vrai que Karim est un Sénégalais et nous sommes solidaires de l’épreuve qu’il traverse au même titre que les Aïda Ndiongue et autres Aziz Diop». Très en verve, Ousmane Faye estime que Karim Wade n’est pas plus méritant qu’Abdoulaye Baldé qui a gagné toute une région lors des dernières élections locales (sic).
Et comme il fallait s’y attendre, ces propos ont provoqué la colère de certains responsables libéraux ainsi que des pro-Karim très nombreux à la rencontre. Particulièrement remontés, informent nos sources, Woré Sarr et Saër Guèye s’en sont violemment pris au sieur Ousmane Faye, le tout en présence d’un Me Abdoulaye Wade visiblement en phase avec les défenseurs de son fils. Ça criait dans tous les sens. Personne n’écoutait l’autre. C’est dans ce tohu-bohu indescriptible que la réunion s’est terminée.