LE CEM DÉCOMPTE DÉJÀ 11 GROSSESSES
MALGRÉ LE CLUB EVF QUI SENSIBILISE LES ÉLÈVES
Mamadou Cissé est désabusé. Il a mal. Le cœur serré. Le principal du Cem de Agnack (18 km de Ziguinchor), fait le décompte des cas de grossesses répertoriés dans son établissement, la mort dans l’âme. Sa cour n’est pas épargnée par les nombreux cas de grossesses et de mariages précoces.
«Depuis le début de l’année, nous avons enregistré 11 cas de grossesses dont deux filles mariées», regrette Mamadou Cissé.
Aujourd’hui, l’une de ses plus grandes préoccupations, c’est «l’avenir» de ces filles. Ce qui est sûr, dit le principal du Cem de Agnack, c’est que le cursus scolaire de ces filles est entre parenthèses, alors qu’elles sont entre la 5ème et la 3ème. Quid des responsables de ces cas de grossesses ?
Si les hommes armés (rebelles et soldats loyalistes), les élèves du Cem et d’autres jeunes de la localité sont indexés, les enseignants sont mis hors de cause. Pour Cissé d’ailleurs, c’est un motif de satisfaction, d’autant plus que les enseignants de son établissement ont un âge relativement jeune.
Même si au Cem de Agnack, des résultats positifs sont perceptibles, grâce au club Evf, avec la réduction des mariages précoces, beaucoup d’efforts restent à faire. Raison pour laquelle, la responsable de la Santé de la reproduction de la région médicale de Ziguinchor, Mariama Sarr Diop fait l’apologie des causeries dans les écoles, qui peuvent impacter sur les résultats.
«Une dizaine de filles tombe au moins chaque année enceinte dans les établissements scolaires. A mon avis, il faut un centre adolescent dans chaque district», plaide-t-elle.