LE COUD DECLARE LA GUERRE AUX ÉTUDIANTS AFFAIRISTES
CAMPUS UNIVERSITAIRE DE DAKAR

A l’Ucad, les « étudiants » font diverses prestations de service comme la photocopie, l’impression, la photographie, entre autres. Pour lutter contre cette pratique aux antipodes des normes d’une cité universitaire, le Coud a démarré, hier, une opération de démantèlement de ces réseaux.
Le campus universitaire de Dakar est réputée être la plaque tournante de certains services comme l’impression, la photocopie, etc. Mais sous peu, toute personne qui voudra se livrer à ce genre de prestations sera obligé d’aller s’établir ailleurs. Car la « brigade mobile » du Centre des oeuvres universitaires de Dakar (Coud) vient de lancer une opération de suppression de ces réseaux d’étudiants « business men » pour bouter cette pratique hors du campus. Hier, les chambres 14, 15 et 53 du pavillon J ont fait les frais de cette « opération d’assainissement ».
Du matériel informatique composé de photocopieuses, lasers, imprimantes et autres a été saisi par les agents de sécurité du Coud. « Je sais bien que je suis ciblé, mais je vais gérer la situation », lance l’un des propriétaires de ces machines logeant à la chambre 14. Sarr, son voisin de la chambre 15, malgré sa faible résistance, n’a pu empêcher les « gros bras » d’exécuter l’ordre de leur supérieur qui supervise l’opération.
« Ce qu’ils sont en train de faire est trop injuste. Ils viennent nous imposer leur force pour confisquer nos machines. Moi, je suis un étudiant régulièrement inscrit à l’Université de Dakar. Je ne suis pas une personne étrangère au campus », s’offusque-t-il. Ses voisins essaient de le calmer et lui conseillent d’aller faire des réclamations à la direction du Coud afin de recouvrer ses biens. Pour le chef de la sécurité du Coud, ceux qui s’adonnent à cette pratique ne sont pas des étudiants. « Il y a divers machines et appareils dans ces chambres : des appareils photos, des machines à reliure, des imprimantes… Comment un étudiant peut-t-il avoir le temps d’exercer ce travail qui nécessite beaucoup de disponibilité et s’occuper en même temps de ses études ? » s’interroget- il pour justifier leur acte devant une foule d’étudiants regroupés devant le pavillon J. Toutefois, le chef de la sécurité a fait savoir que les étudiants qui utilisent leurs machines pour travailler ne seront nullement inquiétés.
Cette opération fait suite à d’autres initiées par le Coud et allant dans le sens d’« assainir » le campus social, pour qu’il réponde aux normes légales d’une cité universitaire digne de ce nom. Il y a de cela deux semaines, les boutiques, tables et installations qui longeaient le « couloir de la mort » ont été délogées par des Caterpillar envoyés par la mairie de Point E/Fann/Amitié. Idem pour les vendeurs d’habits, de cacahuètes, de beignets…, qui s’étaient établis à la devanture de l’Université de Dakar.