Le cri du cœur des émigrés Sénégalais oubliés par leur pays
DIFFICILES CONDITION DES SENEGALAIS EMPRISONNES EN BOLIVIE
Soixante Sénégalais qui transitaient par l’Equateur pour se rendre en Argentine ont été arrêtés en Bolivie. Cela fait plus d’un mois qu’ils croupissent dans les geôles boliviennes dans des conditions exécrables. L’avocate commise par l’Association des Sénégalais vivant en Argentine, pour leur identification n’a pas pu faire grand-chose. Leurs papiers, d’après des sources proches de cette affaire, seraient entre les mains des autorités de la Bolivie.
Joint au téléphone, le vice-président de l’Association des Sénégalais vivant en Argentine Alioune Ndiaye confie : « c’est 61 et non 60 Sénégalais qui sont détenus dans les prisons boliviennes». Si une telle situation est advenue, a-t-il tenu à préciser d’emblée, la faute devrait être imputée aux autorités et non aux émigrés qui sont à la quête d’un mieux être. « Nous sommes plus de 3000 en Argentine et tout ce beau monde dépend de la seule représentation diplomatique du Brésil. En tant que vice-président de l’association, je peux vous révéler que nous avons écrit moult correspondances aux autorités du Sénégal pour avoir une représentation diplomatique, un Consul honoraire. On a essayé, réessayé, mais rien ! C’est un droit ! On ne nous a jamais considérés. Depuis Wade, c’est ce que nous faisons mais les choses ne bougent pas. On peine à avoir quelqu’un qui s’occupe de nos affaires ».
Ce qui l’irrite le plus c’est que leurs correspondances sont souvent lettres mortes : « ils nous prennent pour des modou-modou qui vont à l’aventure, alors que ce n’est pas le cas. Ce sont des ressources humaines qui pouvaient servir le pays à tous les niveaux. Moi qui vous parle, je suis un expert en système de gestion administrative. Les rares fois que nous avons senti que nous étions Sénégalais, que notre pays était à côté de nous, c’est quand il s’est agi de légaliser des passeports ou des casiers judicaires pour nous. A part ça, rien ».
Le personnel de l’ambassade « accusé » de trafic
Le porte-parole de l’Association qui trouve que l’heure est grave pour passer sous silence certaines questions liées à la destination Argentine : « Il y a un trafic qui est en train de se faire au Sénégal pour la destination de l’Argentine. Des policiers et des gens qui travaillent à l’Ambassade disent que si vous avez des papiers, ils peuvent vous amener en Argentine sans que vous n’ayez à payer les frais d’embarquement. Il suffit juste de leur remettre trois millions. Je dis que c’est faux ! Ils ne peuvent pas. Ce qu’ils font, c’est profiter de leurs positions et de la Convention que le Sénégal a signée avec l’Equateur qui permet de séjourner trois mois sans le visa, ils disent aux gens qu’ils n’ont pas besoin d’un visa. Ce n’est pas vrai. Que les Sénégalais fassent attention ! Une fois que vous tombez dans le piège, une fois qu’on vous amène en Equateur, vous ne pourrez plus passer. Ils vous laissent là-bas dans les frontières Péruviennes, boliviennes entre les mains des narco-trafiquants de l’Amérique latine. Pour un Sénégalais qui n’a jamais vu des narco-trafiquants, il lui sera très difficile de se tirer d’affaire. J’ai les noms de Sénégalais qui ont été arrêtés et qui séjournent dans les prisons péruviennes, boliviennes, mais je ne peux pas les divulguer, de peur d’apeurer leurs familles. Je ne connais pas la situation familiale de certains, parce qu’il y a des gens qui se rendent en Argentine légalement et d’autres non », a-t-il laissé entendre. Mankeur Ndiaye et ses services n’ont pas été saisis de la question.