Le feu cède la place au show théâtral
ULTIME FACE-À-FACE TAPHA TINE-BALLA GAYE II, HIER
À 20 jours de leur combat, les deux protagonistes du 02 juin pour la bataille du trône de «roi des arènes», faisaient face à la presse hier à l’hôtel Terrou-Bi pour un dernier face-à-face. Un véritable «Two men show».
Sous une pluie de questions plus provocatrices les unes que les autres, Balla Gaye II et Tapha Tine ont pu contrôler leur passion pour être à la hauteur de l’événement. C’était chaud, très chaud. Les deux lutteurs ne se sont pas manqués en termes de railleries et de provocations. Mais le tout sur fond d’un grand show théâtral. Mais on se croyait plus dans une salle de théâtre où la cadence des éclats de rire des spectateurs succèdent naturellement à la prouesse comique d’un Jamel Debouzze ou Elie Sémoun. Tantôt, c’est la raillerie de Balla sur l’accent sérère de Tapha Tine qui fait rire, tantôt c’est l’allusion comique de Tapha Tine sur le ventre de son adversaire qui anime la salle. «Oh c’est dommage, il faut comprendre mon adversaire. C’est que son wolof n’est pas assez clair et il a des problèmes à prononcer correctement les mots», attaque Balla sous un air moqueur. «Toi mon gars, ton problème, c’est ce gros ventre que tu as du mal à traîner», rétorque Tapha Tine avec un large sourire.
Un Tapha Tine très méfiant
C’est un euphémisme de dire que Tapha Tine craint la force mystique du fils de Double Less. Et il l’a prouvé hier en refusant de monter sur la balance qui devait déterminer les poids des quatre lutteurs présents au face-à-face d’hier. Tout a commencé lorsque l’un des présentateurs demanda aux deux lutteurs de monter sur une balance pour révéler leur poids actuel. Balla passe à l’acte et révèle au monde entier (l’événement était retransmis en direct par deux chaînes de télévision) les 150 kilos qu’il était allé chercher au pays de l’Oncle Sam. Tapha Tine refuse tout bonnement de monter sur la «fameuse» balance. Sous l’insistance des présentateurs, le «Géant du Baol» jure sur le guide des Baye Fall (une frange de la communauté mouride adepte de Cheikh Ibrahima Fall) comme pour faire comprendre à l’assistance que sa décision est irrévocable.
Rock Mbalakh (110 kilos), Issa Pouye (115 Kilos) et Balla Gaye II (150 kilos) sont tous passés sur la balance à l’exception de la tête de file de l’écurie Baol Mbollo. La raison évoquée renseigne sur sa méfiance vis-à-vis de son adversaire. «Je ne monterai jamais sur une balance dont je ne sais d’où elle vient et qui l’a apportée ici», a rétorqué Tapha Tine à une question d’un confrère qui voulait savoir pourquoi le lutteur Sérère ne voulait pas révéler son poids. Tapha Tine est aussi venu avec sa propre chaise dans la salle où devait se tenir le face-à-face d’hier. Et là aussi, sa réponse n’est pas pour cacher sa méfiance. «Si vous avez bien observé tous nos face-à-face (lui et Balla en ont fait trois), vous remarquerez que je viens toujours avec ma propre chaise. Pour moi, c’est plus prudent», affirme Tapha Tine.
Balla appelle son adversaire à la bagarre
«Pour ce combat-ci, je préconise la bagarre. J’aimerais que l’on se batte plus mon adversaire et moi pour que je lui prouve qu’il ne sait pas se battre», a lancé le «roi des arènes», hier à l’endroit de son adversaire, qui est pourtant réputé être l’un des plus redoutables cogneurs de l’arène. Simple provocation ou pur bluffe ? La réponse ne se saura qu’après le coup de sifflet de l’arbitre, le 02 juin prochain.
ISSA POUYE-ROCK MBALAKH - Le combat de la dernière chance
C’est l’autre affiche du 02 juin prochain. Une affiche qui n’a pas été des plus difficiles à ficeler du fait de la mauvaise posture des deux protagonistes dans l’arène. «Le combat a été ficelé en moins de trois heures. C’est le contrat le plus facile que j’ai eu à parapher avec des lutteurs jusqu’ici», a révélé le promoteur.
Issa Pouye et Rock Mbalakh sont tous les deux de la même génération que les deux autres Vip, Balla Gaye II et Tapha Tine. L’un d’entre eux (Issa Pouye), a même eu à terrasser tous les deux lutteurs de la grande affiche. Aujourd’hui, après une longue période de disette, Aziz Ndiaye leur donne une ultime chance d’abattre leur dernière carte.
C’est donc le combat de la dernière chance, surtout pour Issa Pouye, qui dit à qui veut l’entendre qu’il finira roi des arènes. «J’ai certes traversé des moments difficiles dans l’arène comme ça arrive à tout le monde, mais ce dont je suis convaincu, c’est que la lutte sénégalaise finira entre mes mains et sous mon contrôle», a affirmé le «caïman».