LE FILS DE SERIGNE CHEIKH MATY LÈYE CONDAMNÉ À PERPÉTUITÉ
VOL AVEC VIOLENCE AYANT ENTRAÎNÉ LA MORT
Saliou Mbacké dit Baye Zale, fils de Serigne Cheikh Bara Maty Lèye a été condamné hier par la cour d’assises de Thiès aux travaux forcés à perpétuité. Il est accusé de vol avec violence ayant entraîné la mort de la commerçante Mously Lô. Les faits ont eu lieu le 24 octobre 2009 à Touba.
Les travaux forcés à perpétuité, c’est la première peine prononcée hier par la deuxième session de la Cour d’assises de Thiès. le couperet s’est battu sur l’accusé Saliou Mbacké dit baye Zale âgé de 18 ans, reconnu coupable de vol avec violence ayant entraîné la mort. Les faits ont eu lieu le 24 octobre 2009 au quartier des Hlm de Touba.
Ce jour-là, la brigade spéciale de Touba est informée de la découverte du corps sans vie de la commerçante Mously Lô, dans sa chambre. Le transport sur les lieux permet aux gendarmes d’identifier la victime, dont le corps sans vie était nu, avec un pagne noir solidement noué autour des hanches. le corps portait plusieurs blessures, témoignant de la violence de l’agression qui lui a ôté la vie.
Les premiers éléments de l’enquête seront fournis par El Hadji Mbaye qui a soutenu devant les gendarmes avoir discuté quelques minutes seulement avant les faits avec la victime Mously Lô. Ensuite, il a quitté la chambre pour rentrer chez lui mais en cours de route, s’étant rendu compte qu’il avait oublié son sachet de café dans la chambre de Mously, il a rebroussé chemin. À sa grande surprise, il a trouvé des babouches déchaussées devant la chambre et lorsqu’il s’est signalé, personne n’a répondu alors qu’il entendait du bruit provenant de la chambre.
Alors qu’il s’apprêtait à s’introduire dans la chambre, il a reçu un coup de marteau qui l’a grièvement blessé. C’est ainsi qu’il est sorti pour appeler au secours. Il déclare avoir reconnu Saliou Mbacké comme étant l’auteur du coup de marteau qu’il a reçu. Entre temps, Saliou Mbacké, qui est allé changer le boubou «baye lahad» blanc qu’il portait, est venu se mêler aux badauds regroupés sur les lieux du drame. C’est ainsi qu’il sera formellement identifié par El Hadji Mbaye.
A l’enquête préliminaire comme devant le magistrat instructeur, Saliou Mbacké avait reconnu les faits, allant jusqu’à décrire dans les détails les faits. Coup de théâtre. Hier devant la Cour, il est revenu sur ses déclarations, niant tous les faits. Il est passé, dit-il, dans la maison où habitait Mously Lô et cette dernière l’a interpellé au sujet d’un boubou qu’elle voulait lui vendre. Ils sont alors entrés la chambre de Mously mais sur place ils ont trouvé un homme dont il ignore l’identité. Et c’est cet homme qui s’est subitement emparé du marteau qu’il avait entre les mains, pour en asséner de violents coups à Mously.
Ce dernier, poursuit-il, l’a aussi attaqué avec le marteau. il est même parvenu à le blesser au bras et c’est ce qui explique le sang découvert sur son boubou et ses babouches. a la question de savoir pourquoi il avait par-devers lui un marteau en allant chez Mously, Saliou Mbacké dit l’avoir ramassé en cours de route. Ce marteau, poursuit-il, appartient aux maçons qui travaillent dans le chantier de son homonyme. interrogé par les pandores, le chef de chantier soutient que le marteau était bel et bien rangé dans le sac à outils à la descente et gardé dans une des chambres de la maison en construction. Tout l’argumentaire de l’accusé sera démoli à la barre par le témoin El Hadji Mbaye, qui n’a pas varié dans ses déclarations depuis le début de cette affaire. Il s’y ajoute qu’après l’agression, il a été noté la disparition de 1.549.000 Fcfa appartenant à la victime. Et ce même montant a été retrouvé dans la chambre de Saliou Mbacké, avec des billets dégageant une forte odeur d’encens. Or, l’enquête a révélé que Mously était une commerçante spécialisée dans la vente de parfum et d’encens.
L’accusé prétend que cette somme lui a offerte par ses talibés en l’occurrence un certain Ibou Camara et Mamadou Kanté. Là où la défense s’est démenée pour tirer son client du trou, l’avocat général a requis les travaux forcés à perpétuité. Dans son délibéré, après avoir reconnu l’accusé coupable des faits qui lui sont reprochés, la Cour a suivi le parquet général en condamnant Saliou Mbacké dit baye Zale aux travaux forcés à perpétuité. Après avoir réservé les intérêts de la partie civile, la Cour a octroyé à El Hadji Mbaye la somme de 500.000 Fcfa en guise de dommages et intérêts.