LE FMI APPROUVE UN ISPE TRIENNAL EN FAVEUR DU SÉNÉGAL
MISE EN ŒUVRE DU PROGRAMME DES REFORMES MACROECONOMIQUES
Le Sénégal va bénéficier d’un nouvel Instrument de soutien à la politique économique (Ispe) du Fonds monétaire international (Fmi). Le conseil d’administration de cet organisme international a approuvé, hier, un Ispe triennal en faveur de notre pays qui pourra compter sur les conseils, le suivi et l’aval du Fonds dans ses programmes économiques.
Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (Fmi) a approuvé, hier, un Instrument de soutien à la politique économique triennal en faveur du Sénégal. « Le nouvel instrument de soutien à la politique économique appuie un programme triennal de réformes macroéconomiques qui s’inscrit lui-même dans une stratégie de croissance inclusive et de réduction de la pauvreté (Pse) », estime dans un communiqué Mitsuhiro Furusawa, directeur général adjoint et président par intérim.
L’Ispe vient appuyer la mise en œuvre du programme triennal de réformes macroéconomiques dont le but est d’accompagner la mise en œuvre du Pse. Le Fmi a conçu l’Ispe pour les pays qui n’ont pas nécessairement besoin de ses concours financiers ou qui ne souhaitent pas en faire appel.
Les pays bénéficiaires de l’Ispe reçoivent des conseils du Fonds, son suivi et son aval. Il s’agit ici d’aider les pays à élaborer des programmes économiques efficaces que le conseil d’administration du Fmi approuve afin de lancer un signal à l’endroit des bailleurs de fonds, des banques multilatérales de développement et des marchés.
Le Fmi rappelle, dans son document, l’objectif de l’Etat consistant à atteindre un déficit budgétaire de 3 % du Pib à l’horizon 2018, en conformité avec les critères de convergence de l’Uemoa, l’exécution de réformes structurelles pour relancer la croissance économique.
Il est aussi prévu le renforcement de l’administration fiscale et douanière pour rationnaliser la fiscalité du secteur financier et des télécommunications.
De même, le Sénégal a pour ambition de procéder à un redéploiement des dépenses moins prioritaires, principalement la consommation publique, ce qui devrait permettre de dégager une marge pour augmenter l’investissement public.
Craintes liées au calendrier politique
Dans ses appréciations, le Fmi estime que « les risques liés au programme sont importants mais gérables ». Le Fonds craint que le calendrier politique ne pèse sur le rééquilibrage budgétaire projeté. « Les réformes visant à réduire la consommation publique non productive et à accroître l’efficience des dépenses publiques pourraient ralentir et se traduire par un manque à gagner au niveau des recettes », met en garde le Fmi.
Les risques baissiers sont aussi liés au ralentissement de la croissance dans les pays partenaires du Sénégal, une volatilité persistante des cours du pétrole, qui pourrait avoir des conséquences sur les objectifs de recettes et les subventions.
Les chocs régionaux dont ceux relatifs à l’extrémisme et aux catastrophes naturelles sont aussi à craindre. « Pour atténuer ces risques, les autorités entendent ajouter aux objectifs de déficit budgétaires un point d’ancrage basé sur la dette, et elles étendront l’utilisation de la réserve de précaution afin de subordonner le financement des projets aux progrès en matière de réforme », poursuit le communiqué.