LE FMI MISE SUR L’ACCELERATION DES REFORMES STRUCTURELLES POUR ENTRETENIR LA CROISSANCE
PERSPECTIVES ECONOMIQUES DANS L’UEMOA
La poursuite des réformes structurelles est nécessaire pour permettre l’amélioration de l’environnement des affaires des pays de l’Uemoa et impulser l’investissement local. Dans cette perspective, le Fmi demande aux pays africains de s’investir davantage dans la mise en place d’un cadre macroéconomique sain pour créer plus de croissance afin de réduire la pauvreté.
« La croissance n’est jamais suffisante, mais elle est essentielle pour réduire la pauvreté. On a besoin de la croissance pour réduire la pauvreté », a indiqué, hier, le représentant-résident du Fonds monétaire international (Fmi) au Sénégal, Boileau Loko, à l’occasion d’une conférence organisée par l’Ensae sur « Le rôle du Fmi en Afrique, notamment dans l’espace Uemoa, perspectives économiques de la région et principaux défis ». De l’avis de M. Loko, les pays de l’Uemoa doivent continuer à mener des politiques macroéconomiques prudentes, parce qu’il est important d’avoir un cadre macroéconomique sain. « Les réformes structurelles doivent aussi être accélérées pour pouvoir améliorer l’environnement des affaires, attirer non seulement l’investissement privé international, mais aussi promouvoir l’investissement local », a-t-il conseillé. A l’en croire, la mission de l’institution financière repose sur trois piliers : transférer des recommandations auprès des différents pays, apporter des prêts financiers, mais également assurer une assistance technique nécessaire dans les domaines monétaires et des finances publiques. Ce dernier volet justifie d’ailleurs l’existence du Centre d’assistance technique basé à Abidjan et qui couvre toute la zone de l’Union.
Grâce à l’assistance technique de l’institution internationale, les pays africains ont réussi à résister aux différentes crises financières qui ont secoué l’économie mondiale ces dernières années. « Quand nous regardons comment les pays de la région ont résisté aux crises intervenues ces dernières années, nous pensons qu’une partie de la force qu’ils ont montré vient du fait que, très tôt, vers les années 80 à 90, ils ont pris, avec l’aide du Fmi et d’autres bailleurs de fonds, des dispositions pour avoir une politique publique prudente. Ils ont créé aussi des marges budgétaires ayant permis de faire face aux crises successives ; ce qui a donné des résultats parfois difficiles par rapport à d’autres continents », a estimé Boileau Loko. Il en a déduit que le travail abattu dans la région par le Fmi et d’autres institutions est en train de porter ses fruits.
Le patron du Fmi au Sénégal est d’avis que l’Afrique est un continent où il y a des croissances relativement fortes. « L’ensemble des pays africains en 2013 connait une croissance de l’ordre de 6 à 7 % ; et nous pensons que, dans les années futures, cette croissance va se poursuivre », a dit M. Loko. A son avis, les divers programmes qui sont développés avec les différents pays devraient permettent à l’Afrique d’avoir des taux de croissance que beaucoup d’autres continents vont lui envier.
Aussi, pour assurer une croissance forte et durable, le Fmi recommande aux pays de la région d’améliorer leur climat des affaires, résorber le déficit d’infrastructures (transport et énergie), mais également améliorer la qualité de la dépense publique. Il s’agit aussi pour la région de développer le système financier, tout en préservant sa stabilité, et renforcer l’intégration régionale en éliminant les obstacles au fonctionnement du marché unique.