LE FONCTIONNAIRE MILLIARDAIRE ÉCHAPPE À LA PRISON
LES ACROBATIES DU PARQUET SPECIAL POUR SORTIR TAHIBOU NDIAYE DU GOUFFRE
Tahibou Ndiaye a échappé à la prison. Mais cela a coûté au Parquet Spécial de poser des actes inédits, qui font rire les spécialistes de la question. En effet, selon des sources dignes de foi, le Parquet Spécial qui avait déjà requis le mandat de dépôt contre l’ancien patron du Cadastre a été obligé, après compromis, de retirer à la Commission d’instruction son premier réquisitoire, pour en faire un autre.
Un fait inédit a émaillé la mise en liberté de Tahibou Ndiaye qui a fait suite à une extinction de l’action publique décidée par le Parquet Spécial. De sources dignes de foi, le Parquet Spécial près la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), ces dernières 96 heures, a fait des acrobaties inexplicables et étonnantes pour aider l’ancien Directeur du Cadastre à tirer son épingle du jeu en proposant de céder une bonne partie de ses biens.
En effet, selon nos sources, le Procureur spécial Alioune Ndao avait déjà fait son réquisitoire et l’avait envoyé à la Commission d’instruction près la Cour de répression de l’enrichissement illicite. Et dans ce réquisitoire, le Parquet Spécial avait demandé l’inculpation et le placement sous mandat de dépôt de l’ancien Directeur du Cadastre. C’est dire que Tahibou Ndiaye avait toutes… les chances d’atterrir à Rebeuss.
Mais coup de théâtre ! On ne sait trop comment et pourquoi, mais des négociations s’ouvrent. Le marchandage commence. Tahibou Ndiaye accepte, avec ses avocats, de céder une partie de ses biens d’une valeur 3,6 milliards de nos francs. Le Procureur Spécial fait volte-face. Sans demander son reste, il court retirer le dossier à la Commission d’instruction pour faire un autre réquisitoire dans lequel il arrête toute poursuite contre l’ancien Directeur du Cadastre. Bizarre. Car dans le principe, quand le Parquet spécial remet un dossier entre les mains de la Commission d’instruction, il n’a plus droit sur ce dossier. Son pouvoir se limitant soit à faire appel sur une ordonnance qui serait rendue par la Ci, soit à faire un réquisitoire supplétif pour formuler une autre demande.
L’autre bizarrerie dans le dosser concerne les négociations qui ont abouti à la mise en liberté provisoire de Tahibou Ndiaye. Car, selon nos informateurs très proches du dossier, ce n’est pas sur la base de la transaction que l’ancien patron du Cadastre a réussi à échapper de la prison, ni sur la base d’une médiation pénale, mais sur un compromis. Du moins, c’est cette appellation pleine de sens juridique que lui donne la Crei.
Tahibou Ndiaye était poursuivi pour enrichissement illicite pour un montant d’environ 7,9 milliards de nos francs. Un mois après sa mise en demeure, il a proposé au Parquet Spécial de céder des immeubles, villas dont celle se situant aux Almadies et évaluée à 1,150 milliard de francs ainsi que des terrains, le tout pour 3,6 milliards de francs. Désormais, il n’y a plus d’affaire Tahibou Ndiaye.