LE GOUVERNEMENT POST-MIMI
UNE ÉQUIPE EN VUE DE LA PROCHAINE PRÉSIDENTIELLE
Le successeur de Mimi Touré n’était pas encore connu jusque dans la soirée. Mais dans tous les cas, le nouveau gouvernement sera celui de la Présidentielle, aussi bien dans sa composition que dans sa mission.
Mimi Touré était un Premier ministre de contexte, tout comme Mame Madior Boye qui avait remplacé Moustapha Niasse. Abdoulaye Wade avait trouvé la formule magique de prononcer l’accent historique de promouvoir pour la première fois une femme à la tête du gouvernement.
Un argument politique pour soigner la plaie du départ d’un allié important, mais aussi pour effacer l’idée d’une «trahison» d’un soutien de taille qui lui avait versé ses 17% du Premier tour.
Aminata Touré est arrivée à un moment où Macky Sall, pris pour «otage de ses alliés», devait rassurer ses lieu- tenants en choisissant un responsable de son parti. Une équipe plus Apr, outillée pour faire face aux candidats sortants. A un candidat au bilan réconfortant : Khalifa Sall. Au final, les résultats n’ont pas été à la hauteur de l’espérance et de l’espoir du Président.
Et alors, qui pour succéder à Mimi Touré ? Un homme du sérail de l’Apr, de la société civile ou des autres partis membres de la coalition ? Si la forteresse Pse et l’importance que lui accorde le chef de l’Etat donnent favori Mohamed Dionne, ce gouvernement post- Locales ne manquera pas d’avoir une dose de coalition.
Car, à la vérité, ce devait être une équipe qui jouera la Présidentielle de 2017 ou 2019. C’est, en fait, une sorte de mandat pour le successeur de Mimi Touré, qui devra poursuivre le même slogan : accélérer la cadence. Benno bokk yaakaar est encore là, mais plus avec l’Afp que le Ps, deux principales formations aux côtés du parti présidentiel. Mais à la lecture du score de la liste Taxawu Dakar et de Khalifa Sall, quelle sera l’attitude de Ousmane Tanor Dieng ?
Aussi faudrait-il rappeler que son quota (Aminata Mbengue Ndiaye, Serigne Mbaye Thiam et Aly Haïdar) ne peut convaincre au regard de leurs résultats. Moustapha Niasse et son parti, qui ont choisi d’être derrière Macky Sall pour la prochaine Présidentielle, n’en pèsent pas moins grand-chose.
Et voilà pourquoi Macky Sall devra élargir davantage sa coalition à d’autres forces. Le Pds ? Pas si sûr pour avoir considérablement perdu des bastions, mais aussi parce que la traque des biens mal acquis est un blocage à des retrouvailles. Rewmi ? Impensable, sauf extraordinaire, puisque son leader a choisi la voie de l’opposition et le rêve de disputer le fauteuil présidentiel.
Quoi qu’il en soit, le chef de l’Etat ne peut compter seulement sur ce qui reste de son parti et les révélations des Locales.