LE GRAND CADRE ENCLENCHE LE PROCESSUS SUR LE FRONT SOCIAL
MUTUALISATION DES FORCES SYNDICALES
Le Grand cadre des syndicats d’enseignants du Sénégal, dans le cadre de son 3e plan d’actions a rencontré, hier, le Front syndical autonome (Fsa). Les deux entités, ayant comme identité commune, l’autonomie et la combativité, veulent mutualiser leurs forces. Ces protestataires avaient inscrit dans le 3e plan d’actions des mouvements de grèves, des débrayages et des rétentions de notes.
Le Grand cadre des enseignants du Sénégal, qui se veut autonome et combatif, déroule son 3e plan d’actions. Il compte rencontrer toutes les centrales syndicales du pays, les autorités religieuses et coutumières. Mais aussi, les représentations diplomatiques ainsi que les différentes couches sociales.
L’initiative du Grand cadre découle de la situation de crise que traverse l’école sénégalaise à la croisée des chemins. Le président, Macky Sall, entre les deux tours des élections présidentielles de 2012, promettant la résolution des problèmes des enseignants et la satisfaction intégrale des doléances, avait demandé aux enseignants de surseoir leur mouvement de grève.
Engagements «réalistes et réalisables»
Ainsi, les syndicalistes, se fondant sur le principe de la continuité de l’Etat avait décidé de ré- pondre favorablement pour sauver l’année scolaire. «Depuis lors, les différents ministres n’ont de cesse de nous rappeler que le président les a donné instruction de prendre des engagements réalistes et réalisables.
Il y’avait à l’époque sur la plateforme 12 points de revendications dont 10 accords et seul le 11e point reste de non accord. Et, aujourd’hui, l’Etat, qui n’a pas respecté sa parole, remet en cause les acquis du mouvement syndical», regrette le coordonnateur du Grand cadre, Mamadou Lamine Dianté.
Et, d’après le syndicaliste, certains ministres, se transformant en rois, décident de manière unilatérale la mobilité des enseignants. Alors, les syndicalistes constatent que les trois points de revendications du protocole du 17 février 2014, reposant sur les actes administratifs, la gestion démocratique des mouvements et la question des indemnisations des enseignants, restent non satisfaits.
«Un protocole d’accord a été signé le 17 février 2014. Et, un an après rien n’est fait. Pourtant, l’Etat qui disait qu’il n’accorderait plus d’augmentation de salaire sur une période de 5 ans a dégagé 30 milliards de fcfa pour l’attribuer à des magistrats, non demandeurs qui sont de la même catégorie hiérarchique que des enseignants du secondaire.
L’indemnité d’un magistrat dépasse presque le salaire d’un enseignant qui a fait une carrière de 20 ans. L’Etat n’a jamais tenu compte de la demande des enseignants», rouspète, Mamadou Lamine Dianté.
Le rôle d’une centrale syndicale n’est pas la médiation
Mamadou Lamine Dianté reste d’avis que le rôle d’une centrale syndicale n’est pas la médiation. Mais, le combat pour l’épanouissement des travailleurs. «Nous disons non à la discréditation des enseignants. Il y’a maintenant une indifférence de nos autorités qui frise l’insouciance. Nous doutons même que nos dirigeants se servent au lieu de servir à l’Etat.
Aujourd’hui, au delà des discours, nous allons nous impliquer de manière totale à côté du Grand cadre», engage le secrétaire général du Front syndical autonome, Sidya Ndiaye. L’Etat, retient-il, attend tout temps le pourrissement de la situation scolaire pour réagir. «Nous sommes à un point de non retour où il n’est plus possible de capituler. Les mêmes pratiques dilatoires reviennent.
A chaque fois, les autorités diabolisent en considérant les enseignants de politiciens, au lieu de régler les problèmes», constate-t-il. Les syndicalistes qui promettent de mutualiser les forces ne veulent plus, pour rien au monde laisser à terre l’action syndicale. Ils promettent, à l’avenir, des grèves générales et des journées ville morte de trois à une semaine pour faire fléchir les autorités étatiques.