LE GRAND COMBAT

C’en est fini des supputations sur l’éventualité d’organiser le Congrès du Parti socialiste les 6  et 7 juin prochains. Ousmane Tanor Dieng, candidat à sa propre succession, va disputer son fauteuil avec Aissata Tall Sall. Ainsi en a décidé le Bureau politique qui a rejeté la candidature d’Abdoul Bâ de la coordination de Linguère, pour non respect des procédures.

Les noms des candidats au poste de secrétaire général du Parti socialiste sont maintenant connus. Ousmane Tanor Dieng qui cherche un autre mandat à la tête du parti qu’il dirige depuis presque 18 ans et Me Aissata Tall Sall vont s’affronter. Le Bureau politique (qui a examiné les candidatures à lui présentées par le Comité de pilotage des renouvellements que dirige Khalifa Sall) a retenu ces deux candidatures. La troisième candidature, celle d’Abdoul Bâ de la coordination de Linguère, a tout simplement été rejetée pour «vice de procédure». 

En effet, pour qu’une candidature  soit valide, il faut d’abord que le candidat soit investi par une ou plusieurs Commissions d’administration (CA) de coordination. L’instance qui a investi le candidat doit ensuite adresser une correspondance au président du Comité national de pilotage des renouvellements pour l’informer de son désir de porter la candidature de son responsable. Pour le cas d’Abdoul Bâ, si on en croit Abdoulaye Wilane qui portait la parole de ses camarades, rien de tout cela n’a été fait.

C’est juste une lettre du candidat qui se fait passer pour un membre de la coordination de Linguère que le Parti a reçue. «Personnellement, je ne le connais pas. Je ne l’ai jamais vu», a dit Abdoulaye Wilane. Avant d’ajouter : «D’après la lettre qu’on a reçue, il serait de la coordination de Linguère».

AÏSSATA TALL SALL : «MA CANDIDATURE EST ABSOLUMENT SÉRIEUSE»

Celle dont la candidature a été validée et qui compte bien se battre, c’est Me Aissata Tall Sall. Accrochée au sortir de la réunion du Bureau politique hier, elle affirme en effet que c’est une candidature sérieuse et qui n’est nullement une rébellion, contrairement à ce que disent certains en pensant à ce qui s’est passé à Podor avec les investitures. «C’est une candidature absolument sérieuse, avertit Aissata Tall Sall. Ce qui s’est passé à Podor est d’un autre registre. Il s’agit d’élections locales ou je suis en train de jouer à vouloir rempiler. Ce sont les Podorois qui arbitreront.»

La candidate pour le poste de SG du Ps de poursuivre : «J’ai déposé ma candidature parce que c’est d’abord un droit. Ensuite, nous sommes un grand parti, un parti de démocratie interne. Je crois qu’aujourd’hui, tout le monde en atteste. Cela est incontestable. Le processus dans lequel nous sommes engagés, seuls certains partis en occident le pratiquent et il est à l’honneur du Parti socialiste de pouvoir être ce grand parti, de grande démocratie interne et puis les militants vont opérer leur choix. Cela se passera dans la responsabilité personnelle et dans nos responsabilités collectives. Voilà pourquoi j’ai déposé ma candidature.»

KHALIFA SALL : «CELA NE PRÉSENTE AUCUN INTÉRÊT»

A la question de savoir si elle a une chance de passer face à la machine mise en place par les proches de Tanor, elle répond ne pas en faire un problème. Car «seuls les militants pourront répondre à cette question». La seule chose qu’elle sait, c’est que sa candidature a été validée.

Khalifa Sall, lui, refusera d’aborder le sujet. Quand on lui a posé la question au terme de la réunion, de savoir pourquoi il ne s’est pas présenté, il a simplement répondu que «cela ne présente aucun intérêt».