''LE JOUR OU ON REGLERA LE PROBLEME DE LA LOI, ON RESOUDRA LA QUESTION DU DOSAGE''
ALIOUNE AW, CHEF DE LA DIVISION DE LA MEDECINE TRADITIONNELLE
Elaborée, validée et remise à qui de droit par des acteurs du secteur, la loi sur la médecine traditionnelle est dans le circuit depuis 10 ans. De l’avis du chef de la division de la médecine traditionnelle, Alioune Aw, le jour où cette loi sera votée, la question du dosage sera réglée.
Pouvez-vous nous faire s’il vous plait, l’état des lieux de la médecine traditionnelle au Sénégal ?
Il y a une volonté politique forte. Aujourd’hui, le Sénégal dispose d’une division de la médecine et de la pharmacie traditionnelle. C’était un bureau. Maintenant, c’est une division qui est plus importante sur le plan institutionnel. Ceci émane de la volonté politique de promouvoir la médecine traditionnelle. Cette volonté s’accompagne d’un souhait de mieux impliquer la médecine traditionnelle. Avec la division, chaque bureau a une mission spécifique de booster la médecine traditionnelle.
Certains membres d’associations qui évoluent dans le secteur sont reconnus officiellement comme des tradipraticiens. Il faut dire qu’à l’époque, il y avait 11 régions au Sénégal. Maintenant il y en a 14. Les critères pour être tradipratricien reposent sur la notoriété, la sédentarité, les résultats obtenus, (évaluation de l’évidence ethnomédicale) et enfin, l’accessibilité des services. C’est sur la base de ces critères que se fait la validation communautaire. Il faut distinguer le tradipraticien authentique de celui qui circule de ville en ville.
Il paraît qu’il y a une loi qui est dans le circuit depuis 2003.
Effectivement. Le projet de loi a été élaboré, validé et remis à l’autorité. C’est dans le circuit depuis 10 ans. Nous pensons que c’est un dossier éminemment politique.
A votre avis où se situe le blocage pour que cela ne bouge pas depuis 10 ans ?
Désolé, je ne peux pas répondre à cette question. Nous avons fait ce qu’il fallait faire. Nous avons élaboré un document, validé et remis à qui de droit.
Il y a 18 plantes médicinales dont les vertus thérapeutiques ont été démontrées sur les principales pathologies en cours dans notre pays qui ont fait l’objet de consensus. Je peux citer le paludisme, la diarrhée, la drépanocytose, la toux, la bronchite…
Quelles sont les maladies qui tiennent tête à la médecine moderne et que la médecine traditionnelle arrive à guérir ?
Au moment où un certain nombre de pathologies déciment la population, nous pensons qu’il serait mieux d’explorer la médecine traditionnelle. Nous préférons poser le débat de cette façon au lieu de dire là où échoue la médecine traditionnelle… Je peux citer le cas de la sinusite.
Avez-vous réglé le problème du dosage qui est le talon d’Achille de la médecine traditionnelle ?
A l’état actuel des choses, au niveau du Sénégal, nous ne sommes pas encore arrivés à la production du médicament traditionnel. Pour la production d’un médicament, il faut une autorisation de mise sur le marché (Amm). Il faut que le produit soit analysé en laboratoire. J’ai toujours dénoncé le vide juridique de la loi. Ce qui explique les 18 cas dont j’ai parlé plus haut. Le jour où on réglera le problème de la loi, on résoudra la question du dosage. Mais nous ne sommes pas encore à la phase production de recettes médicamenteuses.