LE LIMOGEAGE DE MIMI TOURÉ DIVERSEMENT PERÇU
JEAN-PAUL DIAS, DJIBRIL WAR, ABDOURAHMANE NDIAYE
Le limogeage de Mimi Touré rentre dans l’ordre normal des choses, selon Jean-Paul Dias et Abdourahmane Ndiaye, respectivement secrétaire général du Bgc (mouvance présidentielle) et conseiller politique du chef de l’État. «En politique, la démission est acte naturel, a déclaré le leader du Bcg, qui réagissait sur la Sen TV ce vendredi 4 juillet. C’est comme en football, lorsque l’équipe ne marche pas, l’entraîneur démissionne. Ce n’est pas l’entraîneur qui est sur le terrain, mais c’est un usage.»
De l’avis de Dias, en perdant aux Locales, le désormais ex-chef du gouvernement perdait toute légitimité dans l’exercice de ses fonctions. Il dit : «Un Premier ministre ne peut s’engager dans un combat de cette nature, le perdre et rester en fonction. Il n’y a rien de spécial.»
Jean-Paul Dias estime d’ailleurs que Mimi Touré aurait dû rendre le tablier juste après sa défaite à Grand-Yoff. «Le panache aurait été de partir plus tôt, suggère-t-il. Le président doit désormais prendre le temps de consulter tous ceux qu’il doit consulter pour recueillir leurs conseils afin de former un nouveau gouvernement.»
Abdourahmane Ndiaye, pour sa part, s’est gardé de commenter la décision du chef de l’État de mettre fin aux fonctions de Mimi Touré. Il rappelle sur la Tfm que cette «prérogative constitutionnelle» de Macky Sall ne saurait faire l’objet de débat.
Directeur de l’École de l’Apr, Djibril War a, par contre, invité le Président de la République à reconduire à la Primature la tête de liste de la coalition Bennoo bokk yaakaar lors des Locales à Grand-Yoff. «On n’humilie pas une femme, a martelé Me War sur la Tfm. Mimi Touré est une femme courageuse, brave. On n’a pas toujours les mêmes points de vue, mais elle ne mérite pas le sort qui est actuellement le sien.»
Toutefois, le directeur de l’École de l’Apr invite le chef de l’État à tirer les enseignements des résultats des Locales. Aussi, lui demande-t-il de prendre ses distances avec Bennoo bokk yaakaar, de renforcer l’alliance avec l’Apr et de se réconcilier avec les libéraux.