Le lutteur Papa Sow 2 de Bignona menace de se suicider
CHOQUE PAR L’ABSENCE DE PRISE EN CHARGE MEDICALE DE SES AMIS ACCIDENTES
ZIGUINCHOR - Très affecté depuis la mort de huit de ses amis dans l’accident survenu la semaine dernière à Bignona, le lutteur Papa Sow 2 de Bignona, qui avait affrété le bus qui a fait l’accident, dénonce les carences dans la prise en charge des blessés. Le lutteur, dans une déclaration à la radio, a menacé de se suicider si les autorités ne réagissent pas.
«Il y a des blessés qui souffrent à l’hôpital. Les médecins leur prescrivent des ordonnances en a point finir, alors que les autorités avaient promis une prise en charge gratuite de ces blessés. Car l’Etat avait envoyé de l’argent pour assurer une bonne prise en charge des blessés, mais c’est inadmissible ce qui se passe aujourd’hui. Un jour, je suis venu à l’hôpital et j’ai trouvé deux blessés dans des conditions tristes. Car on voulait les mettre ensemble sur le même lit parce que tout simplement, il y a des malades qui payaient leur hospitalisation. Et il fallait les mettre dans de bonnes conditions et laisser en rade nos blessés», dénonce le lutteur Papa Sow 2 de Bignona.
Poursuivant, il clame : «C’est très déplorable cette attitude. Et il y a deux parmi les blessés qui n’ont jamais bénéficié de soin, sinon récemment l’un a été traité. Mais l’autre, depuis l’accident jusqu’à présent, il n’a pas été touché par les médecins. Et pourtant, il souffre d’une double fracture à la jambe. Et c’est regrettable. C’est pourquoi, je le dis ici que si l’Etat ne réagisse pas, je vais me suicider et retrouver mes camarades qui sont restés dans cet accident».
Grincement de dents autour de l’enveloppe de l’Etat aux familles de victimes
Selon les familles des victimes, la somme de 100 000 francs Cfa distribuée par famille est insignifiante. Elles dénoncent les critères de distribution de cet argent offert par le gouvernement pour aider à la prise en charge des blessés et aux obsèques des décédés. «Je fais partie des familles des victimes, car j’ai perdu un enfant. Mais on déplore l’acte que les autorités sont en train de faire. Elles sont entrées dans les maisons pour donner 100 000 francs Cfa, soi-disant que le chef de l’Etat, Macky Sall, a donné ces 100 000 francs par victime décédée. Nous, on a perdu nos enfants dans cet accident et 100 000 francs ne peuvent pas les remplacer. Nous, ce que nous voulons, c’est l’essentiel, c’est que l’Etat puisse reconnaître que ça était un choc de trop», regrette une dame qui a préféré garder l’anonymat.
Selon ce Ziguinchorois trouvé devant le centre hospitalier régional de Ziguinchor, la situation devient de plus en plus désolante. «J’ai été offusqué de voir que l’assistance due aux victimes de l’accident survenu à Bignona soit systématiquement politisée, comme si l’Etat attendait de telles situations pour montrer sa présence. Les 7 millions balancés à tour de bras n’ont aucun caractère sobre et social. Bien au contraire, l’Etat s’en vante pendant que le centre hospitalier régional de Ziguinchor éprouve d’énormes difficultés pour prendre en charge efficacement les accidentés. C’est bien malheureux. Dite-moi, comment peut-on se réjouir d’avoir donné 200 000 francs Cfa au directeur du centre hospitalier pour la prise en charge des victimes, alors que ces dernières demandent des soins de qualité. Je demande à ce que l’Etat ait beaucoup plus de respect à la Casamance», a clamé Souleymane Signaté.
Rappelons que cet accident survenu dans la nuit du dimanche 12 mai dernier à l’entrée de Bignona avait fait huit morts et une cinquantaine de blessés, alors que le bus qui transportait ces jeunes revenant d’un gala de lutte à Ziguinchor.