Le Mali: 18 mois de conflit avant un scrutin sans incident (CHRONOLOGIE)
BAMAKO, 15 août 2013 (AFP) - Rappel des événements au Mali, où Ibrahim Boubacar Keïta a remporté le second tour de l'élection présidentielle organisée sans incident après 18 mois de crise politico-militaire. Le Mali a connu en un an et demi une offensive rebelle touareg, un coup d'Etat, l'occupation des deux tiers de son territoire par des jihadistes et une intervention armée étrangère initiée par la France.
--2012-- - 17 jan: La rébellion touareg du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) et d'autres rebelles - dont des hommes armés ayant combattu pour le régime de Mouammar Kadhafi en Libye, renversé en 2011 - lancent une vaste offensive dans le Nord.
- 22 mars: Des militaires renversent le régime d'Amadou Toumani Touré (ATT), l'accusant d'"incompétence" dans la lutte contre la rébellion touareg et les groupes islamistes dans le Nord. Un "Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l'Etat", dirigé par le capitaine Amadou Haya Sanogo, dissout les institutions.
- 30 mars-1er avr: La rébellion touareg et les groupes islamistes alliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) prennent le contrôle des capitales des trois régions du Nord: Kidal, Gao puis Tombouctou. Mais le MNLA va être évincé de cette région par Aqmi et ses alliés du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) et du groupe islamiste Ansar Dine. Ces groupes islamistes armés vont commettre de nombreuses exactions au nom de la charia (amputations, meurtres, coups de fouet, destruction de mausolées de saints musulmans).
- 12 avr: Dioncounda Traoré est investi président par intérim, en vertu d'un accord entre le capitaine Sanogo et la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) prévoyant la restitution du pouvoir aux civils.
--2013-- - 11 jan: Début de l'opération française Serval pour stopper la progression des islamistes armés et soutenir les troupes maliennes. La veille, des combattants islamistes se sont emparés d'une localité dans le centre du pays, menaçant de poursuivre leur offensive vers le Sud. Dès le 14 janvier, les islamistes évacuent les grandes villes du Nord après des bombardements des forces françaises et la France engage des troupes au sol.
- 26 et 28 jan: Les soldats français et maliens conquièrent le bastion islamiste de Gao (nord), avant d'entrer sans combat dans Tombouctou (nord-ouest). Le 30, les forces françaises prennent le contrôle de l'aéroport de Kidal (nord-est), les soldats tchadiens arrivant pour sécuriser la ville.
- 18 fév: Début d'une opération visant à déloger les islamistes dans l'Adrar des Ifoghas (nord-est). De violents combats vont opposer soldats français et tchadiens aux combattants jihadistes. Fin février, un des principaux chefs d'Aqmi, l'Algérien Abdelhamid Abou Zeïd, est tué par l'armée française.
- 18 juin: Les autorités et les rebelles touareg occupant Kidal signent un accord prévoyant un cessez-le-feu, un déploiement progressif de l'armée malienne, et un cantonnement des combattants touareg sur des sites de regroupement.
- 1er juil: La Mission intégrée de l'ONU pour la stabilisation au Mali (Minusma) prend le relais de la Misma (force panafricaine).
- 11 août: Les Maliens votent au second tour de la présidentielle, qui oppose deux vétérans de la vie politique, Ibrahim Boubacar Keïta, donné favori, et Soumaïla Cissé.
- 12 août: L'économiste Soumaïla Cissé crée la surprise en reconnaissant la victoire à la présidentielle de son adversaire, l'ancien Premier ministre Ibrahim Boubacar Keïta dit IBK, sans attendre la publication des résultats. "Je suis allé le voir pour le féliciter et lui souhaiter bonne chance pour le Mali. L'heure n'est plus à la polémique", déclare M. Cissé.
- 14 août: Le capitaine Amadou Sanogo, auteur du coup d'Etat du 22 mars 2012 ayant déstabilisé le Mali, est promu général par le régime de transition sur le point de disparaître après l'élection d'Ibrahim Boubacar Keïta.
- 15 août: Les résultats officiels sont publiés. Ibrahim Boubacar Keïta, est élu président avec 77,61% des voix contre 22,39% à son adversaire Soumaïla Cissé.