LE MAUVAIS ALCHIMISTE
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Le ballon aurait du monter dans les cieux comme tous ceux chargés de gaz rares. Mais ceux lestés de néons ou fréons ne restent que dans les basses latitudes, qui, finalement, n’ont que la vocation de retomber. A terre. C’est un oxygène impossible.
Alors, Imam, restez celui que l’on attend pour diriger, selon les temps, les prières, et rappeler aux Hommes que les seules peurs restent les solitudes des tombes.
Le Sommet de la Francophonie, le deuxième organisé au Sénégal, sera un moment de consécration d’un pays, ainsi que le leadership de son secrétaire général sortant, le président Abdou Diouf.
Une occurrence fait que les égards que tout le monde estime normaux à l’endroit de celui qui a présidé aux destinées du Sénégal durant 19 ans coïncident avec une montée de tension liée.
Ce sont ces conjonctions, une parmi d’autres, qui vont voir, l’inoubliable secrétaire général du Parti démocratique sénégalais (Pds) dire dans les lieux où son pouvoir a été honni un fameux, -« La Place de l’Obélisque », qu’il était capable de mettre ce pays en troubles. Dans toute ambition, il faut voir les causes et les conditions de la possibilité de sa réalisation.
Abdoulaye Wade et le Pds ont tenu hier un discours « irresponsable ». Quand ces hommes politiques disent qu’ils peuvent semer le désordre au Sénégal, où se croient-ils ? Est-ce toujours le même Pds ou celui uniquement voué à la défense d’un homme ?
C’est un débat difficile, lourd, qui touche aux tréfonds d’une formation politique, certes, menée par le leadership d’une personnalité hors-normes, mais qui pose réellement la vraie question qui accompagne le processus démocratique sénégalais : la motivation. Qu’est-ce que ce petit nombre qui s’est rassemblé quelques minutes.
La maturité de ce peuple n’est plus à démontrer, quand il s’agit de se retrouver autour de l’essentiel, à savoir ces fameux équilibres qui font sa notoriété. Mais c’est aussi un pays qui sait conserver ses libertés.
Un grand exercice de démocratie a encore été confirmé hier à l’occasion de l’organisation d’un meeting des principales forces de l’opposition menées par le Parti démocratique sénégalais. Rien n’a bougé ; les libertés démocratiques ont été respectées.
Pendant, quarante-huit heures, par contre, on a tenté de faire croire que certains de nos hommes d’Etat étaient plus honorables que d’autres.
La démocratie sénégalaise est belle. Elle est de ces beautés qui permettent tous les sourires, tous les amours et, naturellement, leur corollaire, toutes les dérives bien comprises dans le cadre d’un Etat pluraliste.
Pluraliste en raison de l’acception que nous avons des opinions les plus diverses, dans le cadre bien compris d’un Etat de Droit. Et il peut arriver que l’on découvre des désamours terribles.