LE MEF ECLAIRE LES POINTS QUI ENTOURENT LE PSE
EN ROUTE VERS LE GROUPE CONSULTATIF
Le ministre de l’Economie et des Finances, Amadou Ba a éclairé sur les points forts du document que le Sénégal va présenter au Groupe consultatif de Paris, avant-hier, lors d’un dîner avec les acteurs de la presse. A cette occasion, des spécialistes des questions économiques sont longuement revenus sur le Plan Sénégal Emergent (Pse) qui va servir de support au gouvernement.
Le Sénégal compte bien arriver au Groupe consultatif de Paris avec un document consistant à présenter aux bailleurs de fonds afin de les convaincre de financer les projets ficelés par notre pays. Et dans cette optique, le Plan Sénégal Emergent (Pse) qui servira de support au gouvernement sénégalais va «fixer le cap, préciser la méthode et créer la dynamique qui inscrira le Sénégal parmi les économies à forte croissance dans un horizon de 10 ans».
Des révélations du ministre de l’Economie et des Finances qui a présidé jeudi nuit, en compagnie du ministre de la Promotion des investissements et des partenariats, un dîner de Presse qui lui a servi de tribune pour éclairer certains points qui entourent le Pse. Un document qui, en sus, servira, selon Amadou Ba, de «cadre de référence à l’action de l’Etat et des partenaires au développement sur la période 2014-2023».
Aussi, il apportera «des réponses pertinentes pour placer l’économie sénégalaise sur un sentier de croissance plus élevé et durable au-delà de 7% l’an». Des réformes critiques et des projets phares
structurants, le Pse en propose pour «stimuler l’investissement privé national et étranger, diversifier les moteurs de la croissance et renforcer la résilience de l’économie ».
L’argentier de l’Etat a également indiqué que le budget 2014 est bâti sur des hypothèses macro économiques consistant en un Pib nominal projeté à 8008 milliards et un taux de croissance de 4,6% en vue. Pour Amadou Ba, même si l’année 2014 sera celle de la mise en route du Pse, «une forte
volonté politique» le soutiendra non sans souligner que le plus fondamental au Club de Paris, c’est de trouver «des ressources additionnelles» pour financer le Pse.
Sur un autre registre, le ministre de l’Economie et des Finances a déploré le fait qu’on dépense «mal» au Sénégal. Suffisant pour qu’Amadou Ba préconise «des dépenses efficientes» accompagnées de réformes susceptibles de hisser notre croissance à un niveau acceptable. Cependant, les réformes nécessaires ne pourront voir le jour si l’administration sénégalaise continue à être réfractaire à cause d’avantages que chacun veut conserver jalousement. Et de constater pour regretter que le principal problème du Sénégal est et demeure «l’indiscipline».
L’isolement du Sénégal risque de couler le Port dans le futur
Pour espérer développer un pays, il faut forcément miser sur les infrastructures routières ou encore ferroviaires. Ainsi, une interconnexion avec les pays frontaliers pourra être établie favorisant des échanges commerciaux bénéfiques à tous. Cependant, le Sénégal ne semble pas comprendre cette stratégie, car étant l’un des pays les plus esseulés en matière d’échanges en Afrique de l’Ouest. Bref, notre pays «est isolé».
Le ministre de l’Economie qui a fait ce constat pense qu’il faut remédier à cette situation au moment où nos voisins consolident leurs rapports par le biais de l’autoroute ou encore la voie ferrée. Le cas le plus édifiant est le développement de l’axe Côte d’Ivoire-Nigeria via l’autoroute. Et qu’arrivera- t-il si le Mali se détourne du Sénégal au profit de la Côte d’iVoire par exemple, s’interroge-t-il en laissant entre-ouvert - au cas où on ne fait rien - un scénario catastrophique pour le Port. Que ce soit dans dix, quinze ou vingt ans, le Port qui risque de «fermer» si on ne trouve pas d’autres méthodes pour pallier la situation.
Selon l’argentier de l’Etat, il faut impérativement «développer les autoroutes et le rail» pour que le Sénégal puisse amplifier ses échanges avec ses voisins. Amadou Ba constate pour regretter le fait que des pays comme le Mali préfèrent échanger directement avec le Bénin par exemple sans passer par le Sénégal. Dès lors, il faut repenser à d’autres solutions pour mieux profiter des retombées de ces échanges avant l’entrée en vigueur «du tarif extérieur commun «Tec» dans un horizon de sept ans à l’échelle de la Cedeao et qui risque de plomber le développement du Sénégal.
POLÉMIQUE AU SUJET DU CHEF DE LA DÉLÉGATION SÉNÉGALAISE AU GROUPE CONSULTATIF
La polémique née à la suite de la volonté du Président Macky Sall de conduire la délégation sénégalaise au Groupe consultatif est revenue comme un serpent de mer lors de la réunion de partage avec la presse organisée avant-hier nuit par le ministère de l’Economie et des Finances.
Le grand argentier de l’Etat mettant fin aux nombreuses supputations sur le fait que ce ne soit pas le Premier ministre qui monte au front face aux bailleurs. Ferme dans ses propos, le ministre de l’Economie et des Finances qui a précisé que «nous sommes tous des assistants du Président de la République», a dit qu’un tel débat ne devrait pas se tenir. D’autant plus, rappelle-t-il, que c’est une nouvelle tendance que les chefs d’Etat conduisent eux-mêmes les délégations de leur pays devant les bailleurs. Il cite les cas du président ivoirien qui a conduit sa délégation au Groupe consultatif, de même que ses homologues malien et nigérien, entre autres.
Suffisant pour qu’Amadou Ba se demande pourquoi donc on dénie à Macky Sall que les Sénégalais ont élu pour appliquer sa politique d’aller défendre lui-même sa propre vision. Qui plus est, insiste-t-il, l’engagement d’un président de la République devant les bailleurs de fonds est sans commune mesure avec celui d’une autre autorité en termes de poids et d’influence devant les partenaires techniques et financiers.
Donc, le fait que le chef de l’Etat préside le club de Paris à la place du Premier ministre Aminata Touré ne veut pas dire qu’ils sont en mésentente. Amadou Ba qui a laissé entendre qu’il n’y a pas de quoi fouetter un chat, veut en fait qu’on reconnaisse au moins au chef de l’Etat d’avoir eu une démarche participative, car ayant consulté tout le monde.