LE MINISTERE DE LA SANTE S’EN LAVE LES MAINS
ENQUETE SUR LE MEURTRE DES NEUFS MALADES MENTAUX ERRANTS A TAMBA
Des maladies mentaux errants ont été tués à Tambacounda en l’espace de quelques semaines. L’enquête sur cette série macabre n’a pas encore donné suite. Et d’après le ministère de la santé, cet enquête sur ces assassinats perpétrés sur ces déficients mentaux ne relève pas de leur resort.
Six mois après, la lumière n’est pas encore faite sur l’affaire des neufs malades mentaux errants tués à Tambacounda. En effet, répondant aux interrogations du président de l’Association sénégalaise pour le suivi et l’assistance aux malades mentaux (Assamm) sur cette affaire de meurtre, le Secrétaire général du ministère de la Santé et de l’action sociale, Moussa Mbaye, a indiqué que l’enquête ne relève pas de leur ressort. «Ce que le ministère a fait au moment des événements, c’est de mettre au niveau local tous les dispositifs de prise en charge des malades qui étaient encore dans ces localités.
Une assistance a été apportée à ces services pour les prendre en charge pendant un moment. Je sais que le suivi va être fait par les services compétents pour identifier les meurtriers », a répondu Moussa Mbaye, hier, lors de journée célébrant la santé mentale.
Toutefois, il a noté que la maladie mentale est assez complexe et les prises en charge appellent à des interventions multiples. C’est la raison pour laquelle, indique M. Mbaye, il a été même demandé que certains médicaments soient gratuits et qu’une réflexion soit faite à ce niveau. «Il a été aussi suggérer la formation des personnels paramédicaux et des spécialistes de haut niveau. Tout cela va se faire en concertation avec tous les acteurs », renseigne M. Mbaye avant de souligner qu’une grande part aussi sera accordée aux associations qui, tous les jours, s’investissent dans la prise en charge des malades mentaux.
Concernant, l’errance des malades mentaux, M. Mbaye a fait savoir que cela pose beaucoup de problèmes. «Il y a le problème de la sécurité des malades et des personnes, mais c’est une question multidimensionnelle. Car, le ministère de la Santé ne maîtrise pas à lui seul toutes les questions, fait-il remarquer. Sur ce, le Secrétaire général d’annoncer que le ministère de la Santé est en train de réfléchir «sur un plan stratégique national qui identifiera les rôles et les compétences de chacun et mettra à leurs charges ce qui leur revient en matière d’intervention».
L’ASSAMM RECLAME LA GESTION DU CENTRE PSYCHIATRIQUE DE KAOLACK
Fidèle à sa réputation de défendre, jusqu’au bout des ongles, les malades mentaux, Assoumana Dione, président de l’Association sénégalaise pour le suivi et l’assistance aux malades mentaux (Assamm), a déclaré à qui veut l’entendre qu’il faudrait que les Sénégalais comprennent - y compris le Président Macky Sall et son gouvernement – que la resolution du problème de la santé mentale au Sénégal ne viendra ni du ministère de la Santé, ni de la direction de la santé, ni de la direction de l’action sociale.
L’Assamm est, d’après lui, la seule solution à l’errance des malades mentaux. C’est pourquoi réclame-t-il la gestion du centre psychiatrique de Kaolack. «Nous sommes les initiateurs du centre de Kaolack, le terrain appartient à l’Assamm. Aujourd’hui, Awa Marie Coll Seck a voulu nous prendre notre centre, ce que nous ne pourrions jamais accepter dans un Etat de droit. Il faudrait que nous Assamm, nous assurions la gestion dudit centre, car cette structure nous appartient de droit», revendique Ansoumana Dione. C’est pourquoi il réclame à l’Etat du Sénégal la signature d’un accord de siège reconnaissant l’Assamm comme une association d’utilité publique.
«Il faut qu’on nous laisse travailler. Il nous faut des psychiatres et des assistants sociaux pour venir en aide ces malades mentaux errants qui sont au nombre de 2192 et qui doivent être pris en charge à Kaolack», réclame le président de l’Assamm. Ce dernier d’indiquer que pour prendre en charge ces malades, il faut la mise sur pied d’une commission nationale des malades mentaux errants.
Toutefois, M. Dione n’a pas manqué de solliciter un appui. «Nous ne demandons rien, nous avons des partenaires qui sont prêts à mettre leur argent pour les malades mentaux errants, il faut que l’Etat nous accompagne. Il faudrait que le chef de l’Etat s’engage dans la lutte contre les maladies mentales. Ces maladies sont beaucoup plus graves qu’Ebola», soutient Ansoumana Dione.